Le président congolais, Denis Sassou Nguesso a quitté Brazzaville ce mercredi 10 octobre 2018 pour Erevan en Arménie où il prendra part les 11 et 12 octobre au 17ème sommet de la Francophonie.
En fin de semaine, Erevan (Arménie) accueille le XVIIe Sommet de la Francophonie. Deux ans après Madagascar, des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage se retrouveront en séance plénière afin d’entériner plusieurs dossiers de coopération francophone.
La « bataille des dames » pour la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie, n'aura sans doute pas lieu. A quelques heures du 17e sommet de l'OIF, la Canadienne Michaëlle Jean, en quête d'un second mandant, a perdu le soutien des siens et se retrouve sans aucune chance de l'emporter.
Mardi soir, le Canada et le Québec se sont en effet ralliés à la candidature de sa rivale, la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, qui était déjà soutenue par la Belgique, la France, l'Union africaine et une grande partie des près de 30 Etats africains de l'OIF. Mis en minorité ces derniers mois, les Nords-Américains expliquent vouloir éviter de rompre avec la coutume, qui veut que le secrétaire général de l'OIF soit choisi unanimement et non lors d'un vote.
On rappelle que le premier sommet francophone a été organisé en février 1986 à Versailles à l’invitation du président François Mitterrand. Il était l’aboutissement de plusieurs années de mobilisation inlassable des « pères fondateurs » issus d’anciennes colonies françaises dont la figure de proue est l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor (1906-2001).
Depuis, la francophonie multilatérale s’affirme de plus en plus comme un acteur du système international. Elle met en œuvre plusieurs programmes de coopération à destination des pays francophones du Sud. Bien entendu, nous pouvons débattre de l’efficacité de ses actions.
Ce qui est frappant est que la francophonie a encore du mal à sortir des clichés et des procès d’intention liés au passé colonial de la France. Il est à souligner que plus de la moitié des membres de plein droit et associés francophones se trouvent en Afrique et que la majorité des membres du Sud sont des anciennes colonies françaises. Cet héritage colonial a été assumé par les pères fondateurs.
En effet, ces derniers voulaient refonder une nouvelle relation égalitaire avec l’ancienne métropole à travers le projet francophone multilatéral. Ce n’était pas chose aisée car certains pays, anciennes colonies, ont longtemps hésité à adhérer à la francophonie.
L’Algérie, un des foyers francophones les plus importants de l’Afrique, n’a jamais manifesté son souhait de se joindre à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) quoi que son président soit invité spécial de plusieurs sommets francophones.
Selon l’organisation, le français est aujourd’hui la 5e langue la plus parlée au monde avec 274 millions de locuteurs. C’est aussi la 2e langue apprise comme langue étrangère après l’anglais et la 3e langue des affaires dans le monde. Le français est la 4e langue d’internet.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville