Le Congo va célébrer le 15 août 2018, le cinquante-huitième anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Cet anniversaire qui marquera les 58 ans du Congo en tant que pays indépendant, libre de ses choix économiques, politiques, sociaux et culturels, sera fêté dans la sobriété.
Si la précédente édition a été marquée par un décor féérique, l’heure semble être à la sobriété. Du coup, la rumeur s’interroge. Manque d’engouement ? Absence d’imagination ? Faiblesse des moyens financiers ? Tout y passe. Et les supputations vont bon train.
«Tout ceci conforte nos soupçons sur la situation financière du pays», ose un quidam.
«Comment expliquer que, pour le 15 août 2018, le seul jour qui concerne tous les congolais, on ait du mal à décorer la ville de Brazzaville. Même quand il n’y a pas à manger à Noël, on s’arrange pour que la maison soit belle pour susciter de la joie chez nos enfants», théorise un observateur.
On rappelle que le préfet du département de Brazzaville, Pierre Cébert Ibocko Onangha, a démenti l'information relayée dans les réseaux sociaux selon laquelle le défilé civil et militaire prévu pour célébrer la fête nationale ce mercredi 15 août n'aura plus lieu.
Pierre Cébert Ibocko Onangha a fustigé, au cours d'une mise au point organisée le 10 août, ceux qui ont publié les fake news à la fois graves et séditieuses sur les activités retenues à Brazzaville pour célébrer le 58e anniversaire de l'accession du Congo à l'indépendance.
Cette communication avait pour objet principal d'apporter les éclaircissements afin, d'une part, d'éclairer l'opinion sur ce qui va se passer réellement concernant la nouvelle démarche prise par les autorités et, d'autre part, de rétablir la vérité et mettre un terme à ces allégations.
« Vous savez à l'accoutumée, le défilé était comme une porte ouverte à tout le monde. Tout le monde qui voulait défiler arrivait avec telle ou telle pancarte. Les choses seront désormais bien structurées, très bien élaborées au point où le désordre sur la place du boulevard Alfred-Raoul ne sera plus toléré », a indiqué le préfet de Brazzaville.
La particularité pour le prochain défilé, a-t-il expliqué, est que les participants seront rangés dans leurs arrondissements respectifs (société civile, partis politiques et communautés étrangères, etc.).
Le monde du travail, a-t-il ajouté, ne va pas défiler mais les gens pourront se constituer dans les carrés des forces vives des arrondissements pour y participer.
« Et de la, à dire que chaque ministère doit passer défiler, c'est exclu. Et puis chaque arrondissement aura dix carrés. On prend le cas de Talangaï ; c'est l'arrondissement 6 ; le premier carré sera 6/1 ; le deuxième 6/2 ; le troisième 6/3 ; le quatrième carré 6/4, ainsi de suite, jusqu'à 6/10. Ainsi fait, le 6/10 ne peut pas passer immédiatement après le 6/1. Pour respecter la chronologie, il faut donc de l'ordre et de la discipline. Il faut que les gens soient bien encadrés, bien orientés et bien disposés », a martelé Pierre Cébert Ibocko Onangha.
De même que les partis politiques et les associations ne pourront plus défiler avec les effigies personnalisées.
« C'est qu'au passage, souvent les géniteurs de ces associations se lèvent, quand bien même ils sont derrière le chef de l'Etat. Il s'agit là des ministres et des cadres des administrations congolaises comme s'il y avait plusieurs chefs ; ça fait désordre, voilà pourquoi nous avons mis un terme à cela », a précisé le préfet.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville
