Le président du CDRC Modeste Boukadia arrêté à Brazzaville

Modeste BOUKADIA, Président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC) a été arrêté à sa descente d'avion à Brazzaville, le 15 janvier dernier. Il a ensuite fait l’objet d’un transfèrement pour Pointe-Noire, afin d’y être écroué.

Condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés par la Cour criminelle de Pointe-Noire en 2014, Modeste Boukadia restait sous le coup d’un mandat d'arrêt pour "atteinte à la sûreté intérieure de l’État".

Au cours de ce procès, la Cour criminelle avait également requis les peines de sept ans de détention pour 3 accusés et cinq ans de prison ferme à l’encontre de 11 accusés pour les mêmes motifs. 13 autres avaient été acquittés.

Lors d’une manifestation organisée à Pointe-Noire, les condamnés avaient dans leurs principales revendications, demandé la démission du gouvernement et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale avec pour premier ministre Modeste Boukadia. De même Modeste Boukadia appelait à la sécession se prononçant comme l'Autorité politique d’un Etat du « Sud Congo » à naître.

Des idées qu’il a continué à exprimer lors de son séjour français. En novembre dernier, il écrivait au « Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, pour lui exprimer la volonté irréversible du Peuple Kongo à se saisir du droit international des Peuples à disposer d’eux-mêmes » marquait-il entre autres propos.

Lors du procès Boukadia, à l’énoncé du verdict, le substitut général Jacques Milongo, précisait : "c'est une leçon bien appliquée, parce qu'il faut comprendre simplement que la place doit être donnée à la loi. Ce n'est pas un procès contre un parti ou des partis politiques, mais un procès contre les fauteurs de troubles".

Né le 15 juin 1954 à Brazzaville, Modeste Boukadia est un homme politique, peu connu des Congolais, même s'il a été candidat à l'élection présidentielle de juillet 2009.

Quoique se sachant condamné, Modeste Boukadia avait annoncé son retour au Congo. Jugé par défaut et condamné par contumace, il espère par ce retour jouer des mécanismes qu’offre la loi pour espérer une révision de son procès afin de se défendre personnellement.

Bertrand BOUKAKA