Vendredi 1er décembre, le greffe du tribunal de grande instance de Brazzaville établira a Paulin Makaya son billet de levée d'écrou. Par cette ordonnance de mise en liberté, il lui signifiera de facto la fin de l'exécution de sa peine. Les sportifs diraient que le compte à rebours est enclenché pour la libération de Paulin Makaya.
Le 1er décembre 2015, Paulin Makaya était reconnu coupable par le tribunal de Grande Instance de Brazzaville qui le jugeait, du délit d’incitation de trouble à l’ordre public mais aussi de tentative de s’emparer du pouvoir d’État de manière illégale.
En dépit de ses dénégations, la peine qui lui fut infligée épousait la dimension du délit et les juges eurent la main lourde, très lourde même. 24 mois d’emprisonnement ferme assorties de 2.500.000F CFA d’amende.
Même si les autorités gouvernementales se sont toujours défendues de ce que Paulin Makaya n'est pas un prisonnier politique, le président du parti Unis pour le Congo UPC, peut se satisfaire d'avoir accompli un acte citoyen, celui de subir la rigueur de la loi, en payant sa dette vis à vis de la société, représentée par le pouvoir judiciaire qui l'avait incarcéré. « La loi est dure, mais c'est la loi ». Et, deux ans sont vite passés.
Avec la libération de Paulin Makaya ce vendredi, c'est l'un des piliers du fondement de la démocratie et de l'État de droit qui sera regardé de partout, consacrant ainsi le principe de la liberté du pouvoir judiciaire qui au Congo, ne souffrirait d'aucune interférence.
Ce 1er décembre, la sortie de Paulin Makaya des murs de la Maison d'arrêt de Brazzaville d'où il sera extrait, pour le bureau du juge qui lui signifiera ce moment tant attendu par lui, ses proches et ses militants, sera scrutée par les médias, la classe politique, les observateurs et autres congolais, comme la preuve et la confirmation de ce que le ministère de la justice mérite bien son volet « droits humains ». Ces droits que Paulin Makaya saluera à travers la liberté retrouvée.
C'est le pays qui s'en trouvera conforté et grandi, la justice honorée et les juges salués et respectés.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville