Congo – Législatives : Guy Brice Parfait Kolelas, entre «la vie et la mort politiques» 

Fort du résultat de la dernière présidentielle à laquelle il était arrivé second, Guy Brice Parfais Kolelas se voyait déjà en habits de chef de l'opposition, avec une implantation somme-toute affirmée, confortée par l'UDH-YUKI, née dans la foulée. Pourtant, avec les législatives, sorte de test de confirmation de son statut, le sol semble désormais se dérober sous ses pieds, au point de l'accompagner dans une chute qui chante le requiem de sa mort politique.

Dura lex, sed lex, disaient les romains, Guy Brice Parfait Kolélas en fait l'amer expérience. Son parti l'UDH-YUKI, quoique portée sur les fonds baptismaux avec en poche le récépissé du ministère de l'intérieur, son processus de reconnaissance n'est pas encore achevé, selon les lois et règlements de la république.

Selon notre enquête, le dossier portant création d'un parti politique dénommé UDH-YUKI circule dans les services de la police administrative, aux fins de traitement. Ce qui en clair veut dire que ce parti n'a pas encore d'existence juridique.

U.D.H-YUKI, une existence de fait, mais pas encore juridique

Cette situation est très inconfortable pour les candidats de l'UDH-YUKI qui ne pourront s'afficher aux législatives sous ce label. Chacun d'eux sera un candidat indépendant avec son propre logo. De quoi dérouter les électeurs.

Le problème est d'autant plus délicat pour Parfait Kolelas, car l'homme est lui même l'artisan de son déclin politique qui se dessine à coup sûr. Comme qui dirait, il est tombé dans son propre piège.

Alors qu'il avait rompu les ponts avec le MCDDI et créé son propre parti politique, l'UDH-YUKI, l'homme n'en avait pas accéléré le processus juridique, à dessein. Lui, député du MCDDI de la circonscription unique de Goma Tsé-Tsé, jouait la montre, pour continuer de jouir de son mandat de député.

Même sorti du MCDDI et affichant désormais le YUKI, les vents risquent d'être contraire à la marche de Guy Brice Parfait Kolelas.

En l'état actuel des choses, la situation sécuritaire ne permet pas la tenue des élections dans la circonscription unique de Goma Tsé-Tsé. Dans le même temps, le député sortant a quitté le parti qui l'y avait investi et fait élire. Que faire ? Le laisser siéger en attendant en attendant l'élection, et pour le compte de quel parti ? Tel est pris, qui croyait prendre.

Cette impasse risque de mettre Guy Brice Parfait Kolelas dans le dur, de quoi dire avec feu son père, « politik yi kubiri ».

Guy Brice Parfait Kolelas qui a depuis, de nombreux mois déjà, pris ses distances d'avec l'opposition à laquelle il appartenait, se retrouve désormais dans une situation d'inconfort politique qui si l'on y prend garde, sera aussi celle de son déclin.

Dans sa lutte pour la survie politique, tel un nauffragé,  selon certaines indiscrétions supposées ou avérées, comme  « l'enfant prodigue », l'homme se serait de nouveau rapproché de Denis Sassou N'Guesso ». C'est de là qu'il aurait tiré le pactole pour les frais destinés à candidater ses hommes aux législatives et aux locales. Une « bouée de sauvetage » en somme.

Bertrand BOUKAKA