Congo Justice : le général Jean-Marie Michel Mokoko écroué à la Maison d’arrêt de Brazzaville

Le Palais de justice de Brazzaville avait des allures d'un camp retranché jeudi après midi, du fait de la forte présence des forces de l'ordre avec le barda des grandes opérations. Et pour cause, la présentation du général Jean-marie Michel Mokoko au juge d'instruction en vue de se voir notifier les charges et être écroué.

Après que la police eut dispersé ses partisans qui avaient investi le palais de justice, le général Jean-Marie Michel Mokoko a été présenté jeudi au doyen des juges d'instruction Jean Ngombo.

Après un réquisitoire de notification de charges que Jean-Marie Michel Mokoko a du reste réfuté, le doyen des juges l'a inculpé et placé sous mandat de dépôt puis incarcéré à la maison d'arrêt de Brazzaville.

Son avocat, Me Yvon Eric Ibouanga explique.  « le général Mokoko a été présenté au procureur de la république qui, suivant réquisitoire introductif a ouvert une information devant le cabinet du doyen des juges d’instruction pour deux chefs d’inculpation : atteinte à la sûreté intérieure de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre ».

Après quarante-huit heures de garde à vue à la Direction générale de la surveillance du territoire, le général Mokoko est allé rejoindre les nombreux frères d'armes et autres personnalités politiques qui sont détenus à la Maison d'arrêt et toujours en attente de jugement depuis de nombreux mois pour certains.

Candidat malheureux à l’élection présidentielle du 20 mars dernier, le général Mokoko est soupçonné d’avoir planifié une tentative de renversement des institutions ainsi que l’a révélé une vidéo datant de plusieurs années, relayée dans la presse il y a quelques mois.

Ancien chef d’État-major des armées du Congo de 1987 à 1993, passé par l'École supérieure militaire (ESM) de Saint-Cyr en France, le général Mokoko a été jusqu'à début février représentant spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) en Centrafrique.

Il a démissionné début février de son poste de conseiller du président Denis Sassou Nguesso chargé des questions de paix et de sécurité, qu'il occupait depuis 2005, pour se porter candidat à l'élection présidentielle du 20 mars, où il a recueilli moins de 14% de voix.

Bertrand BOUKAKA