Simone Gbagbo repasse bientôt devant les juges

Elle purge une peine de 20 ans de prison, pour « attentat contre l’autorité de l’Etat ». Simone Gbagbo sera à nouveau jugée à partir du 25 avril prochain pour « crime contre l’humanité » devant la Cour d’assises d’Abidjan.

L’épouse de l’ancien chef de l’État ivoirien n’en a pas fini avec la justice. Condamnée en mars 2015 dans le volet « attentat contre l’autorité de l’Etat », Simone Gbagbo retrouvera les juges à partir du 25 avril prochain pour « crime contre l’humanité ».

L’instruction dans le cadre de ce dossier s’est achevée en janvier dernier, après la décision de la chambre d’accusation de renvoyer l’ex-première dame aux assises pour jugement. « Le pourvoi (en cassation) introduit par sa défense a été rejeté le 17 mars par la Cour suprême. Les assises vont donc se tenir le 25 avril », a indiqué Me Dirabou, un mentor du barreau d’Abidjan.

En effet, cette décision de la chambre d’accusation avait été attaquée par les avocats de madame Gbagbo qui s’étaient alors pourvus en cassation. L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo - actuellement jugé à la Haye à la Cour pénale internationale (CPI) -, a été condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour « attentat contre l’autorité de l’Etat », lors de la crise postélectorale de 2010-2011.

La CPI soupçonne également Simone Gbagbod’avoir joué un rôle majeur dans ces évènements. La Côte d’Ivoire a rejeté plusieurs demandes de transfèrement à La Haye, affirmant être en mesure d’assurer à l’ex-Première dame une justice exemplaire sur le sol ivoirien.

« Les infractions pour lesquelles elle est poursuivie à Abidjan sont les mêmes que celles de la CPI. Or, le principe de la CPI est ceci: ou vous jugez la personne ou vous nous la remettez », a expliqué le magistrat ivoirien.

Le président Alassane Ouattara a été plus clair début février, lors qu’il a déclaré qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, indiquant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».

La crise post-électorale est née à la suite d’une présidentielle controversée en novembre 2010, opposant au second tour Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois. Malgré le fait que les deux camps se sont rendus coupables des crimes graves pendant cette crise, aucun responsable du camp de l’actuel président n’a à ce jour été inquiété.

Arielle KAMBISSY