Libye : Le nom Kadhafi perçu comme une solution à la crise

En Libye, le nom de Kadhafi est désormais dans un coin de toutes les têtes. À défaut du « guide Muammar », son fils Seif Al-Islam Kadhafi est devenu un personnage charismatique sur lequel de nombreux libyens fondent leur espoir de retrouver le pays qui était le leur.

Alors que la Libye se dirige vers des élections qui pourraient aboutir à un hypothétique retour à la stabilité et à la paix après la crise qu’il connaît depuis 2011, Seif Al-Islam Kadhafi apparaît comme le symbole d’une époque: celle où le pétrole coulait à flot, et sa rente avec, et celle où la voix de la Libye comptait sur la scène internationale.

Une Libye d’avant les milices et la crise migratoire. Une Libye aussi, sans constitution et sans démocratie.

Mais certains Libyens, échaudés par leur expérience « démocratique» et ses conséquences, songent avec nostalgie aux années Kadhafi. Etrange destin que celui de Seif Al-Islam Kadhafi, fils du «guide» Muammar Kadhafi, qui a vu son personnage évoluer avec les années vers une figure quasi-christique.

Dans cette Libye aujourd’hui divisée entre le gouvernement d’union nationale de Tripoli, et celui de l’est appuyé par l’armée nationale, le premier, dirigé par Faez Al-Sarraj est reconnu par la communauté internationale, mais n’a dans les faits, aucun pouvoir véritable, alors que le second, dirigé par le maréchal Khalifa Haftar, a le pouvoir militaire, mais pas de légitimité.

Or c’est justement cette forme de légitimité auprès des tribus et d’une partie de la population qui pourrait donner un avantage à Seif al-Islam, même si le chemin est encore long vers son retour triomphal à la tête d’une Libye.

Libéré en juin 2017, le fils Kadhafi se fait discret et ne s’exprime que par ses avocats ou ses partisans. En avril 2018, il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle initialement prévue pour décembre 2018. S’il y participait, il aurait de véritables chances selon les analystes. 

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville