Des fêtes sur fond de menace terroriste

Les menaces terroristes qui pèsent sur les fêtes de fin d'année ont mis les forces de l'ordre en alerte maximale dans plusieurs pays, notamment en Turquie où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara, tandis que Bruxelles décidait d'annuler les festivités.

Les mesures de sécurité ont aussi été renforcées dans d'autres pays, comme en Autriche et en Russie, après les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris, ville qui a été placée sous haute protection policière jeudi soir.

Mercredi, la police turque a arrêté deux membres présumés du groupe Etat islamique (EI) soupçonnés de préparer un double attentat suicide à Ankara pendant les fêtes de fin d'année.

Les deux individus ont été capturés pendant une intervention réussie avant même de passer à l'acte", a indiqué le gouvernorat de la capitale turque dans un communiqué.

"Un gilet explosif prêt à être utilisé et un sac à dos rempli d'explosifs et renforcé par des billes et des tiges d'acier ont été saisis" par la police au cours de l'opération.

Les deux suspects s'apprêtaient à commettre des attentats suicide jeudi soir à deux endroits (devant un centre commercial et sur une rue branchée) de la place centrale de Kizilay, lieu traditionnel des festivités du Nouvel An, selon des chaînes de télévision citant le bureau du procureur en chef d'Ankara, la deuxième ville - derrière Istanbul - de Turquie avec ses 5,2 millions d'habitants.

Des milliers de personnes se réunissent traditionnellement sur cette place pour fêter l'arrivée de la nouvelle année.

La Turquie est en état d'alerte depuis le double attentat suicide qui a fait 103 morts et plus de 500 blessés devant la gare centrale d'Ankara le 10 octobre avant un rassemblement en faveur de la paix organisé par les mouvements prokurdes.

L'Europe est aussi sur le qui-vive depuis les attentats de Paris qui ont fait 130 morts. Le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, a annoncé mercredi l'annulation pure et simple des festivités du Nouvel An et du feu d'artifice prévus au centre-ville. "Il vaut mieux ne pas prendre le risque", a-t-il expliqué.

La veille, les forces de l'ordre belge avaient en effet arrêté deux personnes soupçonnées de préparer des attentats à Bruxelles au cours des fêtes de fin d'année. Une menace jugée "sérieuse" et qui visait "plusieurs lieux emblématiques de Bruxelles", avait alors indiqué le parquet fédéral belge.

A Paris, privée elle aussi de feu d'artifice, la traditionnelle célébration du Nouvel An a été maintenue sur la célèbre avenue des Champs-Elysées, mais elle se déroulera sous le signe de la sobriété et avec des mesures de sécurité renforcées.

Quelque "11.000" hommes - policiers, militaires, pompiers - contre 9.000 en 2014, seront déployés dans la capitale française et ses environs, a annoncé le préfet de police de Paris.

Aux abords des Champs-Elysées, 1.600 policiers et gendarmes assureront la sécurité du plus grand rassemblement autorisé en France depuis l'instauration de l'état d'urgence, au soir des attaques jihadistes du 13 novembre. Ces attentats ont fait 130 morts et des centaines de blessés dans des bars, restaurants et une salle de concert. Ils seront un peu plus de 60.000 hommes, militaires, policiers et gendarmes mobilisés sur tout l’hexagone.

L'éventualité d'attentats pendant la période des fêtes a également conduit la police autrichienne à relever le niveau de sécurité à Vienne, tandis qu'à Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public au moment du réveillon. Les autorités craignent, là aussi, des attentats visant la capitale russe.

La peur du terrorisme n'épargne pas New York, où les mesures de sécurité mises en place pour les célébrations du Nouvel An, notamment le grand rassemblement de Times Square, sont "plus conséquentes que jamais", avait assuré mardi le maire de la ville, Bill de Blasio.

Synthèse de Bertrand BOUKAKA