Kimongo : Deux chasseurs congolais interpellés par des éléments des forces armées angolaises

Des éléments des forces armées angolaises (FAA) en patrouille dans la forêt frontalière de Kikengué à Kimongo dans le Niari (sud) ont interpellé deux chasseurs congolais au village Pangui.

Il s’agit de Moussouambi-Dibakala, 32 ans, et de Clément kimbatsa, 53 ans.

Joint au téléphone, les autorités locales ont confirmé l’interpellation des deux chasseurs congolais par des éléments de l’armée angolaise.

Dans une zone où la frontière est plus imaginaire que bornée, un chasseur poursuivant son gibier, son calibre 12 en bandoulière, a vite fait de se retrouver dans un autre pays. Et l’armée angolaise n’y va pas de main morte, avec parfois de décès, coté congolais.

En juillet 2019, Cyriaque Mboumba-Mabiala a été tué par balles, lors d’une partie de chasse au village Pangui, près de Kimongo par des éléments de la Garde-frontière angolaise. Le lieutenant-colonel Da Sylva Emmanuel, commandant des unités de la Garde-frontière angolaise est venu en personne confié le corps du jeune chasseur en état de décomposition à sa famille.

Et en guise de réparation pour le décès de leur parent, les militaires angolais ont donné à la famille du défunt, un sac de riz, un sac de haricot, un sac de farine, un carton de boites de sardines et une somme de 5000 francs CFA.

Le geste a suscité la colère et l’indignation des parents et des autorités militaires du département du Niari.

Ce énième incident à la frontière angolaise ainsi que la désinvolture des militaires angolais interpellent sur les relations entre le Congo et certains de ses voisins.

Les parlementaires tout comme le gouvernement devraient se saisir de ces questions, afin d’harmoniser le cadre de vie dans ces zones où les citoyens congolais semblent subir la loi des soldats des pays voisins, qui se croient tout permis.

Il est tout de même à noter que le Congo-Brazzaville est régulièrement victimes des « actions déplacées », de la part de certains de ses voisins (Angola, RDC, Gabon) et les incidents sont désormais fréquents aux frontières.

Peut-être qu’une véritable commission mixte sur le sujet s’impose, afin de définir les règles de bon voisinage sur ces frontières de la discorde pour que plus jamais ça.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville