Depuis l’entrée en vigueur, le 1er avril dernier, de l’état d’urgence sanitaire décrété au Congo dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, les policiers s’illustrent une fois de plus par des comportements rétrogrades depuis un certain temps. Mis à contribution par le gouvernement pour faire respecter les mesures barrières contre le Coronavirus et celles de confinement, les policiers se sont transformés en véritables agents collecteurs de taxes « imaginaires » auprès des populations de Dolisie dans le département du Niari (sud).
La mise en œuvre des mesures barrières et de confinement pour lutter contre la propagation du Coronavirus (Covid-19) à Dolisie comme d’autres villes du pays, semble se heurter par certaines pesanteurs découlant des pratiques rétrogrades des policiers qui font dans l’abus de l’autorité. Ils administrent à tout va des taxes imaginaires aux populations et même aux femmes qui vont se ravitailler dans les plantations.
Dans les différents quartiers de nombreux jeunes par exemple en payent les frais. Ils sont accusés vraisemblablement de ne pas respecter le confinement.
Il faut débourser une somme d’argent variant entre 500 FCFA et 1000 FCFA pour se libérer.
La démarche a failli tourner au vinaigre récemment au quartier Tsila. Une femme revenait de sa plantation avec son panier plein de légumes et tubercules, a été menacée d’interpellation par les policiers zélés à un jet de pierre de son habitation. La dame soutenue par des jeunes du quartier qui sont venus à la rescousse ne s’est pas laissée faire, passant près à côté d’une rixe. Les policiers ont rebroussé chemin, toute honte bue.
La traduction sur le terrain des gestes barrières par des policiers pour lutter contre la propagation du Covid-19 qui a occasionné désormais 60 cas enregistrés (depuis le 14 mars 2020) dont 5 guérisons et 5 décès, est complètement aux antipodes de la réalité.
Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville
