Congo : Un "sorcier" brûlé vif et en public à Banda

Une personne de 3ème âge a été dévêtue, arrosée de pétrole et brûlée vive devant la foule par Souvé et Tiwame à Banda dans le Niari (sud), car accusée de sorcellerie.

M. Makosso, identifié par la population de Banda, a été torturé puis brûlée vif sur un bûcher de vieux pneus et des planches.

Souvé et Tiwame ont été interpellés par la police et placés en garde à vue au commissariat de Dolisie. Ils seront jugés pour « homicide volontaire aggravé ».

En 2010, une affaire semblable s'était déjà produite, là encore dans le Niari, une veille femme accusée de sorcellerie avait été dénudée et brûlée vive au quartier Gaïa à Dolisie.

L'autre facette du Congo : la sorcellerie

A travers le récit de Souvé et Tiwame apparaît l'autre facette du Congo réputé pour ses gris-gris, autrement dit la sorcellerie. Dans le pays, on ne décède jamais de mort naturelle. Il y a, derrière chaque décès, une main obscure qui a tué. Quand ce n'est pas la tante du défunt, c'est un oncle, une grand-mère, un grand-père ou un jaloux qui a lancé les sorciers à ses trousses pour arrêter son ascension sociale et mettre fin à sa vie.

La devise est bien assimilée par tous les congolais : « L’okoumé ne tombe jamais seul ».

Selon des sources concordantes, les sorciers opèrent le plus souvent la nuit.

A ce moment, l'esprit quitte le corps pour aller participer aux réunions nocturnes, conclave quotidien obligatoire tenu généralement dans le tronc de l'arbre. C'est là qu'ils établissent la liste de leurs victimes et la sale besogne commence.

La future victime fait des cauchemars en plein sommeil. Des maux de tête inexpliqués commencent, la température monte. En quelques heures ou en quelques jours, le forfait est accompli. Rien ne viendra soulager les différents malaises et la victime décède. Son âme a été volée par les sorciers qui la transforment en volaille ou en porc pour être mangé.

L'oracle viendra ensuite certifier que la mort est surnaturelle, qu'elle était l'œuvre des sorciers et des sorcières.

Et depuis longtemps, la traque des présumés sorciers continue sans relâche dans le pays. Etre vieux ou avoir des cheveux blancs dans une famille devient à tort ou à raison, un véritable danger pour le reste de la famille.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville