Congo : Un "Bébé noir" lynché par la foule à Dolisie

Le défunt Guelord Bissila, âgé de 18 ans, avait été mal inspiré mercredi,  courant en voulant spolier un adolescent de son téléphone portable vers 9h30mn à Dolisie dans le Niari (sud), malgré la foule.

Il a suffi que sa cible crie au voleur pour qu’une foule se rue sur lui.

Le braqueur, sort de sa poche un couteau et tente de tenir à distance la masse.

Peine perdue. Il est lynché à mort.

Guelord a succombé de ses blessures à l’hôpital général de Dolisie. Le corps du « Bébé noir » est à la morgue en attendant de retrouver ses parents.

«Bébés noirs », ce terme est le symbole d’une violence urbaine morbide équivalente à celle accouchée, voici peu, par les kuluna, autres enfants terribles de la délinquance urbaine exportée par Kinshasa (RDC).

Tous ceux qui ont eu affaire à ces féroces lionceaux humains dont l’âge varie entre 15 et 30 ans, ne sont près de l’oublier mais se murent dans un éloquent silence.

On parle d’un niveau d’attaque bestial ne faisant pas de quartier. Les victimes s’en sortent délestées de leurs biens avec, à la clef, de profondes balafres au visage, des bras amputées quand elles n’y laissent pas leur vie.

Les Congolais avec leur manie de l’oxymore sont étonnés qu’on puisse être adolescent et se comporter en boucher !

Les « Bébés Noirs », arborent des cagoules noires quand ils passent à l’attaque, preuve que ceux qui sont attaqués sont des connaissances qui pourraient les reconnaître.

Mais, au lieu de laisser la police, seule, faire face à ces égarés, il ne serait pas superflu que le gouvernement congolais réfléchisse sur l’ouverture des centres de rééducation et de formation, dans les trois grandes communes que sont Brazzaville, Dolisie et Pointe-Noire, afin de donner à ces enfants perdus, l’espoir de retrouver les bons chemins de notre société.

Il y va de la sécurité publique.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville