La dent en or de Patrice Lumumba, le héros de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC), est en sécurité et n'a pas été volée, selon sa fille Juliana Lumumba. Un véritable ouf de soulagement pour une nation saisie par la peur que la seule relique du vénéré premier Premier ministre du pays ait été volée après que son mausolée dans la capitale, Kinshasa, a été vandalisé dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 novembre 2024.
Des images ont circulé montrant qu'une porte vitrée avait été brisée pour accéder à la chambre où l'on pouvait voir un cercueil.
Juliana Lumumba a déclaré que des inquiétudes antérieures concernant la sécurité du site avaient incité la famille à déplacer la dent dans un endroit plus sûr.
La dent n'a été rendue à la famille Lumumba par l'ancienne puissance coloniale, la Belgique, qu'il y a deux ans, et avait été placée dans le bâtiment commémoratif spécial.
Lumumba était très apprécié, non seulement dans son pays, mais aussi dans toute l'Afrique, pour sa critique virulente du colonialisme, et il est devenu une icône du panafricanisme.
Il était considéré comme un symbole de changement et d'espoir après les années pénibles passées sous la domination belge, au cours desquelles des millions de Congolais sont morts ou ont été torturés.
Mais quelques mois après l'indépendance du pays vis-à-vis de la Belgique en 1960, il a été renversé de son poste de premier ministre.
Alors qu'il était seulement agé de 35 ans, il a été fusillé par un peloton d'exécution en janvier 1960, avec le soutien tacite de la Belgique.
Son corps a ensuite été dissous dans de l'acide, mais l'officier de police belge Gérard Soete, qui a supervisé l'odieuse destruction de ses restes, a emporté la dent en guise de souvenir.
Le retour de la dent en or de Lumumba en juin 2022 a fait l'objet de célébration en République démocratique du Congo, et la dent a été transportée lors d'une tournée dans le vaste pays pour que les gens puissent lui rendre hommage.
Selon les autorités locales, quatre suspects ont été arrêtés pour cette profanation, mais leur identité n'a pas été rendue publique.
Juliana Lumumba indique que la Fondation Lumumba souhaite reprendre la gestion du mausolée en raison de problèmes de sécurité et qu'elle fait pression sur le gouvernement pour qu'il le fasse.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photo : DR