Pointe-Noire, « la Venise africaine »

Doucement mais sûrement, le dérèglement climatique menace les villes congolaises. Résistance bec et ongles contre les éléments naturels ou déménagement résigné d’une ville entière, quelles mesures prendre pour faire face au déluge ? A Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, les habitants ont les pieds dans l’eau et cherchent des solutions à court et long terme. Que les climatosceptiques le veuillent ou non, le dérèglement climatique est une vérité scientifique que les villes congolaises vérifient quotidiennement.

Aucun arrondissement de la capitale économique du Congo n’est épargné par les inondations liées à de fortes précipitations de cette semaine. Des bas-fonds des quartiers périphériques au centre-ville, toutes les rues et toutes les grandes artères ont été rendues impraticables et des quartiers sont restés coupés les uns des autres.

Les eaux de pluie ont dangereusement occupé tous les espaces praticables par les usagers routiers, forçant les habitants à se retrancher dans des abris plus ou moins sûrs. La pluie a mis à rude épreuve tout le monde. Elèves, enseignants, commerçants, travailleurs, tout commun des mortels qui osait braver dame la pluie a dû subir la rigueur des intempéries.

Ceux qui connaissent la Vénétie, une région du sud de l’Italie, n’ont guère hésité à assimiler le paysage qu’a présenté Ponton la belle à celui de la ville de Venise. La traversée des chaussées se fait à dos d’homme ou à l’aide des chariots pour 200 FCFA.

Les ouvrages de drainage en cours de réhabilitation et d’autres qui attendaient un petit coup de travaux de curage ont à nouveau été envahis par des déchets domestiques et industriels.

En attendant d’être fixé sur le bilan de la pluie qui est tombée pratiquement toute la semaine dernière, d’importants dégâts matériels y ont été enregistrés, si l’on en croit les cris de détresse reçus des habitants des quartiers.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville