Congo : Les habitants du quartier Mvindoulou victimes de la pollution industrielle sous le regard impuissant du gouvernement

La pollution de l’air tue plus que l’alcool. L’exposition aux particules fines peut donc réduire l’espérance de vie de deux ans dans les villes les plus polluées. Depuis dix ans, La population du quartier Mvindoulou/bloc 351, dans la sous-préfecture de Loango, département du Kouilou, riveraine de l’usine de recyclage de batteries au plomb usagées et de métaux non ferreux, Metssa-Congo, vivent dans un environnement pollué qui les expose à de nombreuses maladies.

Le quartier Mvindoulou/bloc 351 a une forte densité de population. Plusieurs personnes vivent à proximité de la société Metssa-Congo qui opère sans études d’impact environnemental, sans certificat de conformité et sans autorisation d’ouverture, polluant l’air et l’environnement par les émissions des fumées non maîtrisées et les enfuis d’huile. On trouve aussi une école et des commerces. Beaucoup de riverains peuvent potentiellement être impactés.

Face à ce désastre environnemental, un collectif des riverains a été mis en place depuis plus deux ans présidé par Cyrille Traoré Ndembi. Il œuvre pour la prise en compte de leurs doléances par les autorités départementales mais en vain.

«On a privilégié le profit au détriment de la santé des populations de Mvindoulou », nous a confié un riverain sous couvert de l’anonymat.

L’administration a déjà envoyé les experts pour une enquête sanitaire suivie des examens cliniques sur un échantillon de la population, malheureusement les résultats n'ont jamais été rendus disponibles.

« Des pathologies respiratoires liées à l’intoxication au plomb sont enregistrées, plusieurs enfants se plaignent de coliques abdominales, des diarrhées. Certains nourrissons ont été retrouvés avec des taches pulmonaires après quelques mois de naissance, des insomnies. Nous nous rendons compte que nous sommes abandonnés à nous-mêmes », a déclaré Cyrille Traoré Ndembi.

D’après le président du collectif, cette entreprise avait repris ses activités le 11 novembre 2020 après une mise en demeure de trois mois faisant suite à la descente du préfet en date du 7 août de la même année sur la base d’une décision ministérielle, sans ampliation à la Direction générale de l’environnement, à la Direction départementale de l’Environnement au Kouilou ni au préfet de ce département.

Jean-Jacques DOUNDA /source Adiac