En Allemagne, plusieurs personnes sont décédées et d'autres portées disparues, suite à de violents glissements de terrain qui ont engloutis des quartiers entiers. La Belgique ainsi que le Luxembourg et les Pays-Bas ont également connu ces phénomènes climatiques, d’une rare violence. Il y a peu, l’écrivain chercheur congolais, Michel Innocent Peya prévenait qu’aucun pays au monde, même parmi les plus nantis, n’était à l’abri des affres du climat, pour lequel tous doivent conjuguer les efforts, pour sa préservation. Les récents évènements confortent la justesse de ces propos.
Présentant son dernier ouvrage, « Ultimatum de la nature : Enjeux et perspectives du retour en urgence des États-Unis dans la bataille climatique », au cours d’un face à face avec la presse à Paris en avril dernier, l’écrivain-chercheur Michel Innocent Peya concluait la rencontre en mettant en garde sur ce qu’au regard des prévisions auxquelles convergeaient ses recherches, nul pays au monde n’était épargné par les affres des changements climatiques.
Les phénomènes quasi cataclysmiques pouvaient subvenir aussi bien dans les pays développés que dans les pays dits sous-développés. Aucune technologie, aucune urbanisation, aussi raffinée et prévoyante soit-elle, ne pourra y faire barrage. Des indices plus qu’alarmant, perçus comme un ultimatum à prendre en compte, désignaient ce moment si proche. Aussi avait-il titré son livre, « Ultimatum de la nature : Enjeux et perspectives du retour en urgence des États-Unis dans la bataille climatique ».
Par-delà les mots, Michel Innocent Peya dessinait la symbolique même de l’image comme sur une deuxième dimension narrative, celle du non phrasé, mais des symboles réservés aux initiés, afin de ne pas affoler le commun des mortels, face à ce danger imminent, sinon, déjà déclaré.
L’ultimatum n’est-il pas défini comme une contrainte d’applicabilité impérative, sous-tendue par un délai défini, faute de subir les représailles à l’expiration dudit délai ?
En Allemagne, de centaines de personnes sont décédées et d'autres portées disparues suite aux glissements de terrains, consécutif aux violentes intempéries. Non loin de Cologne, des maisons ont été emportées par les eaux et certaines se sont effondrées.
Des quartiers entiers ont été charriés par des torrents de boue, semant deuil et désolation. Une partie de l’ouest de l’Allemagne a été dévastée. Ainsi que le pointait Michel Innocent Peya, l’urbanisation bien étudiée, en termes de drainage, de collecte ou d’évacuation des eaux de pluie, a vite été submergée par la violence des phénomènes. Des pluies, comme on n’en avait jamais vu, depuis 1945 et surtout avec une densité non encore référencée par les météorologues allemands.
Ces évènements qui interviennent au moment même où les Allemands se lancent de plain-pied dans les élections de septembre, ont reconfiguré la thématique électorale. Désormais, on ne regarde plus sur terre, mais dans le ciel, dont on perçoit « l’ultimatum » dirait Michel Innocent Peya, au point que la lutte contre les changements climatiques va capitaliser l’essentiel des discours électoraux, passés ces moments de « crise climatique » qui ne seront du reste pas bien loin, à travers la perturbation des grands équilibres climatiques.
Qu’il s’agisse de « La Vision Verte de Denis Sassou N’Guesso pour un monde en danger et aveugle, évangile du ménagement de l’environnement et du développement durable », véritable instrument de marketing de la pensée écologique et environnementale défendue par le président congolais, ou encore « Jeunesse et Destin » et bien d’autres livres qu’il a publiés, Michel Innocent Peya ne cesse de souligner que notre planète se meurt. Elle subit les contrecoups de l’action de l’homme qui en bien de cas, n’a pas anticipé, sinon très peu, dans la préservation des écosystèmes, sacrifiant parfois l’avenir de la planète au présent dont il assouvit ses besoins. Et l’Occident, principal pollueur et premier responsable de cette situation, semble sourd aux cris de détresse lancés de ci de là.
Qu’il s’agisse de la terre ferme, des forêts, des cours d’eau, des mers et des océans, ainsi que les airs avec le climat, aucune zone du globe n’échappe à ce péril dont hélas, beaucoup ne semblent pas prendre conscience. Par-delà les égoïsmes nationaux, la terre est un patrimoine commun.
Aussi, le ministre d’état Florent Ntsiba dans la préface de l’ouvrage « Jeunesse et Destin », écrivait-il en substance, « pour relever ces défis d’un genre nouveau, faire face à ces enjeux complexes, et résoudre ces problématiques nouvelles, une révision d’attitude s’impose, ainsi qu’une remise en question sociétales ». Des défis que Denis Sassou N’Guesso a perçu bien avant que l’écologie, disons-le, ne s’inscrive en idéologie politique et surtout ne fasse effet de mode.
Au regard des évènements survenus en Allemagne, en Belgique au Luxembourg ou aux Pays-Bas, annoncés par Michel Innocent Peya telle une prédiction en avril dernier, pour coller à l’univers interprétatif congolais, d’aucuns diraient de façon on ne peut plus triviale, qu’en écrivant son livre, Michel Innocent Peya avait lu sur des arabesques à même le sol ou dans un miroir, tel un géomancien. Loin de là. En écrivain-chercheur, l’Homme analyse les phénomènes et interprète l’évidence même qui se dégage de ses analyses, à l’étape actuelle de nos connaissances, sur la nature et son interaction sur les hommes et leur milieu.
Michel Innocent Peya a compris que la littérature tire aussi son substrat de la noblesse des idées qu’elle accompagne. Cette littérature engagée et altruiste, se doublent de l’humble mission de se mettre au service de l’humain et de son milieu.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville