Congo : Sale comme Brazzaville

Ordures abandonnées sur la voirie, mobilier urbain hideux, nids-de-poule innombrables, encombrements perpétuels, conséquence de la chasse à l’automobiliste : jamais la capitale congolaise n’a été aussi sale et bruyante. Les brazzavillois dénoncent l’entêtement péremptoire de la Mairie qui nie la réalité. Pourtant, son opposition n’a jamais cessé de relayer l’exaspération - et l’incompréhension – de la population de la première ville du pays, et notamment sur l’état de crasse de la capitale, premières doléances au hit-parade des critiques émises par les brazzavillois.

La polémique qui enfle sur la saleté de Brazzaville, sur les nids-de-poule qui «vérolent» la chaussée comme sur la laideur du mobilier urbain imposé et sur l’agression visuelle que représentent les bacs à ordures disséminés le long des rues illustre son entêtement péremptoire.

La capitale du Congo, compte plus d’1,5 millions d’habitants. L’accroissement de la population s’accompagne d’une augmentation des quantités de déchets produits, souvent déposés dans des dépotoirs sauvages, des ravines et des décharges situées au cœur de la ville.

Les dangers qui résultent de cette situation sont nombreux et importants. L’augmentation des dépotoirs sauvages engendre la prolifération de rats, cafards, mouches et moustiques qui sont sources de diverses maladies.

Dans la nature, la multiplication des sacs plastiques et des piles entraîne des risques graves pour la santé et l’environnement.

Les dépôts d’ordures dégagent des odeurs nauséabondes et obstruent certaines rues et canalisations d’eau de pluie.

Notre ville capitale donne encore trop souvent le sentiment d’être sale et nettoyer ses rues est un travail quotidien. C’est évident que Brazzaville peut être plus propre. Cette situation s’explique aussi par des comportements peu respectueux.

Au-delà de la gêne provoquée par des ordures ou par de la saleté, ce qui est insupportable, c’est simplement le fait que notre espace commun puisse ne pas être respecté. Or, une ville dégradée, c’est un quotidien abîmé.

Vivement que la propreté de Brazzaville soit une affaire de proximité : que l’action en matière de propreté se décide au niveau de chaque quartier, de chaque rue…

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville