La RDC refuse catégoriquement de signer le protocole instituant le Fonds bleu

C'est désormais officiel. Alors que six chefs d’Etat et de gouvernement du Bassin du Congo ont signé le protocole instituant le Fonds bleu, la République démocratique du Congo (RDC), pays membre de la sous-région, a refusé catégoriquement de signer ce document.

Le président de la RDC, Joseph Kabila était représenté à ces assises par son vice-Premier ministre et ministre en charge des Transports et communications, José Makila Sumanda.

La RDC s’est opposée à certaines questions évoquées lors de ces travaux de Brazzaville dont celle du transfèrement des eaux du fleuve Congo vers le lac Tchad et celle de la gestion commune des tourbières. Les observations émises sur le texte avant sa signature n'ont pas été prises en compte. Ce qui aurait motivé la position adoptée par la RDC de ne pas le signer le document.

Pour le vice-Premier ministre et ministre en charge des Transports et communications, José Makila Sumanda, quand on parle Bassin du Congo, c’est d’abord la RDC qui renfermerait les 90 % des forêts et 90 % des eaux.

Selon lui, le Bassin du Congo comme organisation ou comme commission ne pourra pas fonctionner si la RDC n’est pas entièrement impliquée dans tout ce qui doit se faire.

« Nous avons constaté qu’il y a eu des discours qui ne nous ont pas plu. Moi je ne suis pas diplomate, je dis les choses telles qu’elles sont, mais on ne saura rien faire sans que la RDC puisse mettre du sien dedans puisqu’après tout, nous avons 90 % », a déclaré José Makila Sumanda.

Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo initié par le président congolais, Denis Sassou Nguesso,  est un fonds international de développement qui vise à permettre aux États de la sous-région du Bassin du Congo de passer d’une économie liée à l’exploitation des forêts à une économie s’appuyant davantage sur les ressources issues de la gestion des eaux, notamment celle des fleuves.

Les projets du Fonds bleu portent, entre autres, sur l’amélioration des voies navigables, la construction de petits barrages hydroélectriques, le renforcement des systèmes d’irrigation ou encore le développement de la pêche. Il devrait permettre de subventionner des projets de préservation de cette région, à hauteur de cent millions d'euros chaque année.

Le sommet de Brazzaville qui a réuni une vingtaine de chefs d’Etat d'Afrique de l'Ouest et du Centre : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Paul Kagamé, (Rwanda), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Alpha Condé (Guinée), Mahamadou Issoufou (Niger), Macky Sall (Sénégal), Faustin Archange Touadéra (RCA), Evaristo Carvalho (Sao Tomé et Principe) et João Lourenço (Angola), avait comme objectif de mobiliser les bailleurs internationaux pour le rendre opérationnel.

Le roi Mohammed VI du Maroc dont la dernière visite au Congo remonte à 2006 est l’invité d’honneur du sommet.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville