Climat : Sassou Nguesso pour une pression sur les pays pollueurs pour qu'ils remplissent leurs promesses

Dans deux semaines, les 28 et 29 janvier, se tiendra à Addis-Abeba la 30ème session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, au cours de laquelle un point sera fait sur les initiatives prises en commun contre les effets dévastateurs du réchauffement climatique. A cet effet, le président congolais, Denis Sassou Nguesso par ailleurs président de la commission climat du bassin du Congo, enjoint ses pairs à faire pression sur les pays du Nord, les plus pollueurs, pour qu'ils remplissent leurs promesses de financements du Fonds bleu.

«En novembre, la Journée de l’Afrique, en marge de la COP23, de Bonn, nous a permis de réaffirmer nos engagements face à la communauté internationale, qui a reconnu le bassin du Congo pour ce qu’il est : le deuxième réservoir de carbone forestier du monde après l’Amazonie, et un enjeu essentiel pour la survie de l’humanité.

Depuis le sommet de Rio, en 2012, au cours duquel il m’a été donné, déjà, de porter avec force la voix de l’Afrique, très peu de promesses ont été tenues. Sans contraintes ni pressions, il est illusoire de croire que les engagements renouvelés en 2017 par les pays les plus riches, qui sont aussi les plus pollueurs, seront respectés.

C’est pourquoi il est primordial de maintenir notre mobilisation dans l’unité, afin de renforcer les mécanismes de contrôle des promesses. Notre plaidoyer pour l’accession aux ressources permettant de financer les projets intégrateurs de développement durable de l’économie bleue doit être porté en commun.

Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons établir un rapport des forces crédible vis-à-vis des bailleurs de fonds, de plus en plus conscients de ce qu’ils nous doivent. En nous aidant à préserver les forêts et les fleuves du bassin du Congo, ils contribuent à protéger l’humanité tout entière.

Le Congo prend toute sa part dans cette stratégie régionale commune, et cela depuis plus de vingt ans déjà, même lorsque la prise de conscience écologique n’en était, sur le continent, qu’à ses balbutiements.

Le siège du Fonds bleu sera installé à Brazzaville courant 2018 et, du 21 au 23 mars, une conférence internationale sur les tourbières du bassin du Congo – premier puits de captation de carbone au monde – se tiendra dans notre capitale avec la participation de l’ONU, d’ONG et d’experts venus du monde entier.

Plus que jamais, c’est une part du destin de la planète qui se joue au cœur de notre continent. À nous de nous montrer dignes de cette immense responsabilité ».

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville