Ouverture à Brazzaville des assises du Réseau des Institutions Nationales anticorruption d’Afrique Centrale (RINAC)

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Congo, Anatole Collinet Makosso a ouvert, lundi 22 janvier 2024, à Radisson Blu Mbamou Palace de Brazzaville, les travaux de la réunion extraordinaire du Réseau des Institutions Nationales anticorruption d’Afrique Centrale (RINAC) pour l’opérationnalisation dudit réseau.

« Combattre la corruption revêt une importance cruciale pour la survie collective. Cela nécessite une synergie participative, tant pour nos Etats en général que pour l’Afrique Centrale en particulier ». Telle est la problématique choisie pour les assises de Brazzaville, qui se tiennent du 22 au 24 janvier 2024 et permettra de rendre opérationnel une plateforme sous régionale, afin de lutter de façon efficiente et efficace à ce qui est devenu de nos jours, une sorte de pathologie mondiale, qui infeste toute la planète.

Dans son mot de bienvenue, M. Emmanuel Ollita Ondongo, président de la Haute Autorité de la Lutte Contre la Corruption du Congo a manifesté sa satisfaction, par rapport à la tenue de cette rencontre de Brazzaville, qui, selon lui, aboutira à des solutions et perspectives idoines, afin d’éradiquer tant soit peu ce phénomène, la corruption, qui devient de plus en plus un frein au développement de nos économies chancelantes, peu diversifiée. A d’emblée exprimé sa gratitude, particulièrement à Monsieur Nestor Mbou, président de la Commission Nationale de Lutte Contre la Corruption et l’enrichissement illicite de la République Gabonaise, président du RINAC pour avoir œuvré à l’organisation de ces assises.

« Votre présence parmi nous est le témoignage de l’amitié et de la solidarité qui prévalent entre les deux peuples en général et ceux d’Afrique Centrale en particulier », a-t-il déclaré.

« Placées sous le haut patronage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Son Excellence M. Anatole Collinet Makosso, sa présence qui rehausse cette cérémonie, est l’expression de la volonté politique traduite au plus haut niveau de nos Etats, déterminés à combattre résolument la corruption. A ce sujet, j’aimerai dire que, la corruption est un phénomène social, politique et économique complexe, qui touche tous les pays du monde. Ce qui diffère, c’est le degré qu’elle peut atteindre, le contexte dans lequel elle s’inscrit, le plus important, le niveau de tolérance qu’elle rend », a renchéri le président de la HALC.

« Nous comprenons aisément que, réduire la corruption à des proportions minimes, à défaut de l’éradiquer requiert une prise de conscience des pouvoirs publics par une volonté clairement affirmée. C’est justement de cette volonté politique claire, que les Etats de l’Afrique centrale, à travers nous, structures respectives anticorruption vont faire don, de la somme de nos énergies et de nos intelligences afin que soit porter, le flambeau de l’unité dans le travail et pour le progrès de l’Afrique centrale. Le Réseau des Institutions Nationales Anticorruption d’Afrique Centrale (RINAC), qui en résulte et qui va être opérationnalisé au cours des travaux de cette réunion extraordinaire est un signal fort de notre engagement collectif, à opérer fermement, à la lutte contre la corruption en Afrique centrale. J’invite les participants aux différents ateliers, à assembler nos mains, à mutualiser nos énergies, afin qu’ensemble, nous nous engageons résolument à faire aboutir, la mise en œuvre de l’outil que voudrait se doter l’Afrique centrale dans son combat acharné contre la corruption », a-t-il martelé.

Prenant la parole, M. Nestor Mbou, président du RINAC, a adressé sa profonde gratitude à M. Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, Chef de l’Etat, pour avoir facilité l’organisation des présentes assises. Puis, à M. le Premier Ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, il a exprimé sa reconnaissance pour sa disponibilité légendaire, en prenant part à cette ouverture.

« Afin de mieux vous livrer l’objet de ces assises, il m’incombe de procéder à un rappel nécessaire au plan historique. En effet, c’est pour se conformer aux prescriptions qu’en 2015, par le truchement de l’Administration des Autorités Anti-corruption d’Afrique centrale. Les institutions anticorruption d’Afrique centrale, à l’instar de celle des autres régions de notre continent, s’était réuni à Libreville, du 7 au 9 octobre de chaque année. Qui était représenté, par leurs institutions nationales anticorruptions : le Cameroun, la Centrafrique et le Gabon ; par des Ministères ou par la société civiles : le Burundi, le Congo et Sao Tomé & Principe. Le pays comme : l’Angola, la Guinée Equatoriale, la RDC, le Rwanda puis le Tchad étaient absents. Au terme de cette réunion de Libreville, le Gabon avait donc obtenu le siège puis la présidence transitoire », a-t-il rappelé.

Sur une note d’espoir, M. Mbou fait remarquer : « au regard des graves menaces que le fléau fait peser sur la sécurité de nos Nations à travers la criminalité et son réseau souterrain de financement, nourrit par un flux de plus en plus important des capitaux illicites, à travers également le blanchiment des fruits de détournements opérés au détriment du développement et du bien-être de nos sociétés, je reste convaincu, du soutien conséquent de toutes nos autorités de nos Etats, aux efforts multiformes de lutte contre la corruption », a conclu le président du RINAC.

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Anatole Collinet Makosso, dans son discours d’ouverture, a dit en substance que « le développement économique des Etats d’Afrique centrale dépend largement de leur capacité, à créer des richesses par une gouvernance durable... Un idéal, faut-il l’avouer, non atteinte de manière générale à ce jour, à cause de la fin de l’attractivité de notre sous-région, les investisseurs directs étrangers, frileux du fait, pensent-ils, de l’ampleur de la corruption, rapporté à tort ou à raison pat les organismes et médias parfois tendancieux, surtout lorsqu’il s’agit d’Etats africains… A l’évidence, combattre la corruption devient une question de survie collective, qui requiert la synergie participative compareront de nos Etats d’Afrique en général, et de la sous-région d’Afrique centrale en particulier, au risque de ne cesser d’exister dans le concert des Nations. C’est justement au sujet de l’engagement exprimé au plus haut niveau des Etats africains, pendant le séminaire ministériel de Dakar, tenu du 21 au 23 juillet en 1997, sur : ’’la nécessité de la mise en œuvre d’actions nationale et régionale efficaces contre la corruption, en raison des effets particulièrement néfastes qu’elle fait peser sur les institutions démocratiques’’. La présente réunion se tient en rapport avec : la convention des nations-Unies contre la corruption, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le 31 octobre 2003 à New-York aux Etats-Unis ; la convention de l’Union africaine sur la prévention de la lutte contre la corruption, le 11 juillet 2003 à Maputo au Mozambique, la convention de l’organisation de coopération sur la lutte contre la corruption des agents publics étrangers. Dans ce cadre, la réunion en activité à Libreville, en République gabonaise, du 7 au 9 octobre 2015, les Etats de l’Afrique centrale avaient décidé du lancement du Réseau des Institutions Nationales anticorruption d’Afrique Centrale (RINAC). Il s’agir des Etats membres suivants : le Gabon ; l’Angola ; le Burundi ; le Cameroun ; la République Centrafricaine, le Congo ; le Congo Démocratique ; la Guinée Equatoriale ; Sao Tomé & Principe et le Tchad ».

Ainsi, tenant compte de l’urgence que revêt la problématique de la corruption, il y a lieu, sans attendre, de rendre opérationnelle la plateforme sous régionale devant permettre de coordonner les efforts, les synergies, les stratégies et les actions de lutte contre la corruption dans l’espace de la CEAC. La clôture cette réunion interviendra le 24 janvier 2024, toujours à Brazzaville.

VALDA SAINT-VAL / Les Echos du Congo-Brazzaville