Congo : La débrouillardise a le vent en poupe, les diplômés de l’enseignement supérieur s’y recrutent en grand nombre

L’ancien reggae man, Wabi Spider, ne croyait pas si bien dire dans sa chanson que « dans le ghetto, c’est le règne de la débrouillardise. Car, chacun pour soi Dieu pour tous ». Au Congo-Brazzaville, le secteur informel recrute plus que tout autre. Il offre des emplois aux personnes de tout âge et de tout sexe. Les diplômés de l’enseignement supérieur s’y recrutent en grand nombre, après plusieurs échecs dans les concours administratifs.

Poussant une brouette ou portant une cuvette sur la tête, c’est le plus souvent à partir de 6 h du matin qu’on peut déjà entendre les vendeurs ambulants. Légumes, avocats, pain, bilongo, beno bela, beto nguinda, etc., sont proposés aux cris en lingala ou kituba de « ndounda yango oyo eleki », « avocat eleki, avocat me louta » ou « mapa moto».

Ce sont aussi des tableaux de décorations, des pots de fleurs, des désodorisants et autres objets décoratifs, voire des ustensiles de cuisine qui sont vendus à travers les grands carrefours et rues des villes congolaises, amplifiant alors la concurrence dans ce secteur jadis investi par les hommes, en majorité d’origines autres que congolaises.

Ils sont également tailleurs, coiffeurs, couturiers et même tenancier des boutiques dans les quartiers. On ne peut pas aujourd’hui faire plusieurs pas dans les rues des grandes villes congolaises (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Owando…), sans voir un jeune congolais exercer un petit métier.

Présents et très actifs dans des métiers où les affaires qui étaient aux mains des étrangers, les jeunes congolais se sont réinventés pour être à même de répondre à leurs besoins.

Il faut dire, que le gèle de recrutement à la fonction publique concours assurément à ce chambardement idéologique.

Au lieu de se morfondre dans le chômage en indexant les plus hautes autorités congolaises, la jeunesse congolaise, a vêtu la tenue de la débrouillardise.

Les statistiques sur le nombre de personnes qu’emploie le secteur informel, ne sont pas disponibles.

Rappelons que la vente à la sauvette est un phénomène grandissant au Congo-Brazzaville, ce en dépit de son caractère illégal.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville