Congo : 150 millions de FCFA pour financer les organes de presse en 2023, une arête de poisson dans la gorge d’Asie Dominique de Marseille

Au Congo-Brazzaville, cette année, le budget de l'Etat a prévu un Fonds de la Redevance Audiovisuelle (R.A.V) Financement des organes de presse qui s'élève à 150 millions de FCFA.

«Comment a été évalué ce Fonds qui ne prévoit que la somme de150 millions de FCFA pour 2023 ? Cette somme constitue donc la part de l'Etat ? Qu'en est-il du prélèvement de la RAV à partir des factures de la société d'électricité ? N’est-il pas possible que le Gouvernement congolais fasse un point sur la masse d'argent de ce Fonds chaque année ? », se questionne le célébrissime Asie Dominique de Marseille, ancien journaliste congolais.

Selon l’ancien directeur de publication du Journal LE CHOC, au regard du nombre d'abonnés de la société d'électricité pour tout le Congo, à raison de 500Fcfa le mois soient 1000Fcfa tous les deux mois, c'est tout de même un sérieux pactole pour aider la presse et cette somme dépasse largement les 150 millions figurant dans le budget 2023.

La pluralité des médias congolais est inégalement répartie sur le territoire national. Brazzaville enregistre la plus forte concentration, suivi de Pointe-Noire.

La multiplicité des médias au Congo, cinquante et une chaînes de radiodiffusions, quinze télévisions, cinq télédistributeurs, douze journaux et dix médias en ligne, cache plusieurs défis qui se posent à la plupart d’entre eux, en particulier ceux relatifs à leur viabilité.

La faiblesse économique des médias contribue, dans une proportion non négligeable, à la fragilisation de leur autonomie et de leur indépendance éditoriale, avec une incidence certaine tant sur la qualité des contenus que sur les conditions de travail.

Au Congo-Brazzaville, les médias supportent encore d’importantes charges pour la production, l’exploitation et la distribution.

Non loin de chez nous, le Gabon dispose par exemple  de quelques outils d’aide à la presse, notamment le Fonds national pour le développement de la presse doté d’une enveloppe de 2 milliards de Francs CFA. Cette aide à la presse a été multipliée par 4. L’enveloppe est passée de 500 millions à 2 milliards de FCfa, soit d’environ 840 000 à quelque 3,35 millions de dollars US.

L’aide ne se limite plus seulement aux journaux et à la presse en ligne. Désormais, y ont également droit les médias audiovisuels et les agences d’information.

Un dispositif spécial est prévu pour approvisionner le fonds afin de soutenir la promotion et la valorisation, les métiers de l’édition, de l’impression et de la distribution des organes de la presse écrite : la subvention de l’Etat, une ristourne sur les produits de pénalités et amendes perçues par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), une ristourne sur les amendes et pénalités fiscales perçues par l’Etat, enfin 3% du produit des communiqués, publicités, publi-reportages et annonces.

Le principal critère de répartition de l’aide reste la régularité de parution.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville