Congo : exonération des droits de douanes de 16 produits de première nécessité, un véritable ouf de soulagement pour les consommateurs

Le gouvernement congolais vient de décider d’exonérer des taxes douanières seize (16) produits de première nécessité, en vue de lutter contre la vie chère dans le pays qui dépend essentiellement des importations des denrées alimentaires, selon la circulaire signée par le ministre congolais de l’Économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye.

Ce sont les produits alimentaires de base comme le blé, l’huile végétale raffinée, la viande, le poisson de mer congelés, le poisson salé, le riz, le lait en poudre, les aliments pour enfant, le sel de table, les engrais, les aliments de bétail, les intrants servant à la fabrication de l’aliment de bétail, les animaux reproducteurs, les semences, les œufs destinés à l’incubation et les autres intrants qui sont concernés par cette mesure salvatrice.

Tous ces produits vont bénéficier de « l’exonération du droit de douane, de la redevance informatique et de la taxe sur la valeur ajoutée ». Une exonération qui sera en vigueur pendant une année.

La décision est saluée par Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, qui demande surtout aux autorités de faire plus : «Cette circulaire fait partie des actes que nous attendions pour commencer à percevoir les effets positifs du plan de résilience. Nous ne disons pas que c’est suffisant. Nous exhortons le gouvernement à faire autant pour l’exonération des frais de péage des véhicules qui transportent les produits vivriers ».

Le plan de résilience dont parle Mermans Babounga a été élaboré par le gouvernement pour faire face à la flambée des prix sur les marchés. Une inflation constatée depuis le début du conflit russo-ukrainien.

Le Congo-Brazzaville dépend plus des importations estimées entre 500 et 700 milliards de francs CFA par an.

Brazzaville est plus que jamais parmi les capitales africaines aux coûts de vie les plus élevés. C’est ce qu’indique un récent rapport du cabinet américain Mercer. Ce rapport place le Congo à la 6ème place africaine de la cherté de la vie.

La politique du gouvernement congolais pour lutter contre la vie chère des congolais est loin d’être un succès. A en croire Mercer Human Consulting, notre pays est dans le top 10 des capitales africaines aux coûts de vie les plus élevés.

Un casse-tête insoluble pour le gouvernement qui ne semble pas parvenir à trouver de solutions durables.

En sillonnant les espaces commerciaux, marchés et supermarchés, le brazzavillois lambda reste stupéfait devant la flambée des prix de produits de consommation courante. Même les aliments produits localement deviennent inaccessibles aux ménages à revenus modérés dans la capitale congolaise. Une hausse des prix qui suscite l'indignation et des récriminations.

Nonobstant l’élévation de l’indice salarial à 275 par le gouvernement, le revenu du fonctionnaire moyen reste aléatoire face à la hausse des prix des denrées alimentaires à Brazzaville.

Une chose est sûre, la surveillance des prix sur les marchés et les quartiers populaires de Brazzaville doit s’accentuer. Elle implique non seulement les consommateurs eux-mêmes mais surtout les représentants de l’administration publique, les importateurs et les ONG de défense des consommateurs.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville