Brazzaville : La Mairie va à la chasse des kiosques de transfert mobile d’argent, de loto sportif et de pari mutuel urbain

La municipalité de Brazzaville a donné mission aux maires d’arrondissement et à la police de déguerpir, à compter du 31 janvier 2020, tous les kiosques de transfert mobile d’argent, de loto sportif et de pari mutuel urbain qui obstruent la voie publique.

La décision vise certes à assainir la ville, mais elle est critiquée aussi bien par les tenanciers des échoppes que par les analystes économiques qui voient une menace sur plusieurs milliers d’emplois dans une ville où le taux du chômage chez les jeunes est élevé.

Sur l’avenue de la paix, de la maison commune de Moungali au rond-point Poto-Poto, sur un peu plus de trois kilomètres, il est très facile de déposer son argent ou de le retirer de son compte mobile : les minis-établissements de transfert mobile sont présents sur chaque mètre carré. Les kiosques de loto aussi. La municipalité veut en finir avec ce décor.

Le premier adjoint au maire de la ville de Brazzaville, Guy-Marius Okana assure que seuls les commerçants qui obéissent aux lois et règlements continueront à exercer leurs activités.

« Il n’est pas autorisé que chacun se lève un matin et vienne occuper le domaine public sous prétexte qu’il est à la quête du premier emploi », a déclaré Guy-Marius Okana.

La mairie de Brazzaville ignore le nombre exact des établissements non réglementés à déguerpir. Ils seraient des milliers selon des jeunes diplômés sans emplois qui les tiennent.

Les tenanciers des établissements de transfert mobile de fonds pensent que la municipalité s’est trompée de cible et surtout oublié son vrai travail.

La démarche de la municipalité n’est pas la première du genre. Par le passé, l’espace public libéré a été reconquis par des occupants dits anarchiques.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville