Le conseil des ministres l’avait indexé comme l’un des principaux « lieux de jouissance » où avaient été « débusqués » des agents de l’État aux heures de service. Depuis, à ‘’La Mandarine’’, le client se fait rare et le manque à gagner abyssal.
Restaurant ‘’La Mandarine’’, en ce mercredi 17 octobre où notre reporter a voulu attabler au ‘’salon VIP’’, juste pour s’assurer des suites du ‘’voyeurisme’’ des services de police rapporté par le conseil des ministres, sur les agents indélicats qui y étaient « débusqués » aux heures de service, le spectacle est celui d’une quasi cessation d’activités.
En cet endroit le plus rentable, situé au sous-sol, où de coutume, entre 10 heures et 13 heures, de lundi à vendredi, les « grands messieurs » et « les grandes dames » ayant déserté leurs bureaux s’attablaient altiers affichant leur superbe, sirotant, papotant, bref « tuant le temps » au grand confort et frimant de toute leur splendeur pour dépenser sans compter, c’est désormais un silence de cimetière.
À croire que l’endroit serait soudainement hanté par des fantômes, comme si le compte- rendu du conseil des ministres l’avait décrété en cimetière. Bientôt, même la climatisation et la lumière qui y sont constamment allumées seront des charges difficiles à supporter.
Pour les fonctionnaires ‘’La Mandarine’’ a désormais mauvaise réputation. Beaucoup n’osent plus s’aventurer dans les environs, et même s’y rendre aux heures de pause, au point que la circulation est désormais des plus fluides dans le secteur.
Même si l’État ne poursuivra pas le restaurant ‘’La Mandarine’’ pour incitation à l’absentéisme des fonctionnaires, la sanction desdits fonctionnaires impacte à tout le moins ses activités. Dire que certains se sucrent sur les antivaleurs. C'est peut-être ce qui rend leur éradication si difficile.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville
