Florent Ntsiba, le Zorro congolais contre la corruption

Un des principaux maux dont souffre le Congo aujourd’hui est la corruption. Parlant de la question, les politiques et les agents publics sont toujours accusés comme les premiers instigateurs du fléau. Pour rompre donc avec ce phénomène, Florent Ntsiba, directeur de cabinet du président de la République Denis Sassou Nguesso depuis août 2017, 69 ans, quelqu’un d’une extrême qualité, qui est connu pour sa pugnacité et pour sa rigueur, a été chargé de gérer les dossiers liés à la corruption qui mine l’Etat congolais.

Le général à la retraite, « l’homme propre du palais », le patriarche de Lékana dans le département des Plateaux, s’appuie sur l’Inspection générale d’Etat (IGE), organe de contrôle placé sous l’autorité du chef de l’Etat.

Le compagnon de route de Denis Sassou Nguesso a déjà révélé, le 12 octobre dernier, de graves dysfonctionnements dans la filière bois qui auraient provoqué une perte de 13 milliards de FCFA en 2016 et 2017.

Des fonctionnaires du Ministère congolais de l’économie forestière dirigé par Rosalie Matondo ainsi que des sociétés d’exploitation forestière devraient être entendus par les agents de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) dans cette affaire sulfureuse impliquant plusieurs cadres congolais qui ont la moindre parcelle d’autorité dans ce secteur clé de l’économie nationale.

On rappelle que le Congo est classé au bas de l’échelle en 2017 en ce qui concerne le marqueur de perception de la corruption de Transparency International.

Notre pays occupe, en effet, le 159e rang sur 177 pays, et dans l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique, nous sommes classés 42e sur 54 pays.

Les structures anticorruption mises en place par le Congo n’ont pas fourni des résultats escomptés, au bout de plusieurs années d’exercice.

Il est devenu de plus en plus ardu d’obtenir normalement un document administratif ou un service dans les délais normalement impartis. Tout recours à l’administration publique ou privée pour un papier ou une pièce spécifique, voire un service dont la délivrance est censée être régentée, du type passeport, carte d’identité, intervention des forces de sécurité, un poste budgétaire, une facture au Trésor public, nécessite un pot-de-vin.

A quelques exceptions près, la corruption est devenue endémique au Congo-Brazzaville et sévit à toutes les étapes de quelque processus que ce soit, particulièrement lorsque de fortes sommes sont en jeu.

La corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.

Le 31 juillet 2016, le président de l’ex Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, a accusé le Parquet de Brazzaville de ne pas engager les poursuites judiciaires contre les tierces sur certains dossiers avérés.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville