Congo : L’Etat a pu recouvrer plus de 2 milliards de FCFA sur 12 auprès des entreprises forestières impliquées dans la fraude

Pour la seule période de 2016 à 2017, couverte actuellement par les investigations menées uniquement dans la partie Sud du pays, le manque à gagner pour le Congo, du fait de la fraude dans le secteur forestier, est de 12.653.136.205 Francs CFA. L’inspection générale d’Etat a pu recouvrir plus de 2 milliards de FCFA auprès des entreprises forestières sur un manque à gagner de près de 14 milliards dont 4 milliards de préjudice.

« Par temps de crise, le moindre centime à sa valeur et il faut le débusquer là où il se trouve », a déclaré Florent Ntsiba, ministre d’Etat, Directeur de Cabinet du Président de la République qui a patronné le 12 octobre 2018 à Brazzaville, la cérémonie de lancement du recouvrement des recettes de l’Etat détournées dans le secteur forestier.

«Nous venons de remettre les chèques certifiés, d’une valeur de 2.163.697.865 francs CFA, au représentant du Cabinet du Premier ministre, Chef du gouvernement, suite au recouvrement des recettes du Congo dissipées et rattrapées par la commission », a-t-il ajouté tout en précisant que toutes ces sommes sont détenues, de manière totalement illégale, par les entreprises de la filière avec la complicité d’agents véreux de l’administration dont la boulimie n’a pu être arrêtée par le rétro-freinage de l’intérêt du plus grand nombre, à savoir le Peuple.

Selon lui, ce montant n’intègre pas le préjudice subi par l’Etat, à hauteur de 4.607.088.755 francs CFA, du fait du contournement des différents services de contrôle par certains opérateurs.

On rappelle que dans le département du Niari (sud) par exemple, le village Ilou-Panga, à 5 km de Kimongo, voit régulièrement débarquer des pillards d’or vert qui usent de toutes les combines possibles pour parvenir à leurs fins. Parmi eux, des exploitants forestiers angolais, donnant à cette partie du pays, frontalière avec l’Angola, des allures de « véritable far-west ».

Depuis bientôt plusieurs mois, le bois de Kimongo est confronté à des coupes illégales privant le Trésor public d’une manne importante faute de traçabilité.

Des policiers congolais ont découvert une piste dans la forêt de Kimongo appelée « Kiki » située à 5 Km du village Ylou-Panga. Cette piste est utilisée par les exploitants forestiers angolais qui exploitent clandestinement le bois Congolais l’emportant au Cabinda (Angola).

Après la partie Sud du pays, le recouvrement forcé des deniers publics va se poursuivre dans la partie Nord.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville