Congo – Crise économique : L'activité des ''coro-coro'' durement touchée

Ils sont porteurs de marchandises sur des ''pousses'' aménagés dits ''coro-coro'', facilement maniables à travers les étals dans les marchés. Leur rôle essentiel consiste à transporter les marchandises des points d'achat en gros ou des dépôts, pour les lieux de vente. Avec la crise, leur activité s'est considérablement dépréciée et ils en accusent le coup.

« Vieux, boulot é dayé. Mpiaka fort ». « Vieux frère, le boulot est mort. La crise sévit durement ». Cette plainte d'un pousseur ''coro-coro'' à son ami dans un marché de Brazzaville est symptomatique du climat morose qui règne dans les marchés où les vendeurs se tournent quasiment les pouces à longueur de journée, faute de clients.

Cette mévente des produits affecte aussi l'activité des ''coro-coro'' qui se sont vus réduire les quantités de marchandises à transporter depuis les dépôts, tant lesdites marchandises sorties le matin, repartent dans les mêmes proportions le soir.

La commission étant assurée au poids et au nombre de colis transportés, de nombreux vendeurs font désormais le choix de ne pas s'encombrer d'autant de marchandises qui ne trouveront pas d’acheteurs et pour lesquelles il faudra malgré tout payer pour le transport du retour vers le dépôt.

La situation est telle que de nombreux commerçants qui avaient fait des approvisionnements conséquents peinent à écouler leurs marchandises et tournent désormais à perte, dans le seul but de récupérer tant soi peu le capital investi.

De nombreux vendeurs de produits périssables ont dû vendre parfois à perte pour tenter d'écouler avant la péremption des produits.

Désormais, les marchés se vident et pour les coro-coro, l'activité s'est réduite à peau de chagrin. « Boulot é dayé ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville