Congo – STPU : Le ministre Ondongo n'aurait pas dit toute la vérité au Sénat

Les syndicats de la Société des transports publics urbains ont pris à défaut le ministre Gilbert Ondongo dont les travailleurs rejettent les propos tenus devant le Sénat, le 23 mars dernier. Ils l'ont fait savoir au cours d'un point de presse organisé le 29 mars à Brazzaville.

Le syndicat de l'entreprise a exprimé, le 29 mars à Brazzaville, au cours d’un point de presse, son indignation suite aux informations données au Sénat par le ministre en charge du Portefeuille public, selon lesquelles leur arrêt de travail se justifie simplement par le manque de moyens financiers.

Face aux travailleurs ainsi qu'aux responsables de la Fédération syndicale des professionnels de transport du Congo (FESYPTC), le secrétaire général du syndicat de la Société des transports publics urbains (STPU), Serge Léonard Miloki, a indiqué que le ministre de l'Economie, de l'industrie et du portefeuille public n’a pas réellement présenté la situation devant la chambre haute du parlement.

« En 2015, la société commence avec cent cinquante bus et six cents millions de fonds de roulement pour les villes de Brazzaville et Pointe-Noire. A cette époque, les recettes de l’entreprise avoisinaient les dix à douze millions  F CFA par jour. Aujourd’hui, on ne peut pas justifier l’arrêt de travail à la STPU par manque d’argent, c’est plutôt la mauvaise gestion. La faute n’incombe pas aux travailleurs. Au contraire, ces derniers ont consenti d’énormes sacrifices que les gestionnaires de cette société ne veulent pas reconnaître, et nous sommes venus exprimer notre indignation suite à ces propos », a déclaré Serge Léonard Miloki.

Au cours de ce point de presse, les travailleurs sont revenus sur leurs revendications,  notamment le paiement des sept mois d’arriérés de salaire, le remboursement immédiat des 700 900 000 F CFA de la mutuelle des travailleurs, la prise en charge de leur collègue accidenté depuis fin mars 2016, la régularisation de leurs droits de trois ans d’exploitation à la Caisse nationale de sécurité sociale, leurs droits liés à l’arrêt brutal de travail, le paiement de tous les arriérés et autres droits y afférents.

Informée de cette situation, la FESYPTC a promis, à son tour, de saisir la Confédération syndicale des travailleurs du Congo (CSTC), par le biais de son coordonnateur, Cyril Dzoundou. Elle a aussi condamné les propos du ministre Gilbert Ondongo, les jugeant non fondés.

« Nous avons été très déçus des propos tenus par le ministre Gilbert Ondongo devant la représentation nationale. Le ministre devait d’abord informer les sénateurs de la façon dont les directeurs placés à la tête de cette société ont géré l’entreprise au lieu d’incriminer les pauvres travailleurs qui ont travaillé sans bénéfice. Huit cents Congolais sont en difficulté aujourd’hui à cause de la mauvaise gestion », a souligné Cyril Dzoundou, avant de déclarer:« La FESYPTC et la CSTC rencontreront le Sénat pour qu’une enquête parlementaire soit engagée sur cette question, parce qu’on ne prend pas au sérieux la vie des Congolais dont, pour la plupart, les enfants ne vont plus à l’école ».

Cyril Dzoundou a signifié que les travailleurs de la STPU ne partiront pas, tant que leurs droits ne seront pas payés. « S’il faut nous faire partir, il y a nos trois ans qu’il faut payer ainsi que tous nos droits, conformément aux textes en vigueur régissant le cadre du travail », a-t-il conclu.  

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville/Source Adiac