Congo – Pénurie de carburant : « Kadhafi », le métier fait désormais recette

Ils avaient disparu des avenues, suite a une opération « coup-de-poing » de la police nationale, les vendeurs de carburant à la sauvette couramment appelés « Kadhafi » ont refait surface à Brazzaville. Être « Kadhafi » est même devenu un métier porteur.

Les pompiers qui interviennent pour un incendie qui embrasse de nombreuses maisons du quartier ou encore un incendie de dépôt sauvage de carburant ayant causé mort d'homme, ces scènes étaient devenues récurrentes il y a quelques années à Brazzaville.

Des revendeurs informels de carburant stockaient des produits inflammables dans les quartiers résidentiels, sans aucune mesure de sécurité ni de lutte contre l'incendie. De nombreux sinistres furent déplorés.

Une action policière de grande envergure mit fin à ces pratiques, au grand bonheur des citoyens qui vivaient la peur au ventre, dans les quartiers où se pratiquaient ces trafics.

Avec l'actuelle pénurie de carburant, des pompistes véreux, en complicité avec certains conducteurs de camions-citerne détournent les produits pour les faire revendre par les « Kadhafi », avec une plus-value qui procure à toute la bande des dividendes confortables.

Ainsi, frères, sœurs ou femmes de pompistes se sont transformés en « Kadhafi » jamais à sec, alors que le produit manque dans les stations-service où les personnes en quête de carburant blanchissent des nuits ou attendent de nombreuses heures, dans des files interminables avant d'être servis.

Parfois, après la rupture du stock, c'est le pompiste qui renseigne les automobilistes sur l'endroit où ils peuvent trouver un « Kadhafi » proposant un bon produit, celui sans additifs quelconques.

Depuis la destruction des ponts sur le CFCO et la situation de manque de carburant ainsi créée, les autorités du domaine des hydrocarbures certifient mettre à disposition des consommateurs des convois de camions-citernes qui sans combler toute la demande, atténueraient le manque de carburant, ce par une distribution rationnelle.

C'était sans compter sur le phénomène « Kadhafi » qui désormais fait des revendeurs, des « émirs ». 

Bertrand BOUKAKA