Naguère considéré comme l'épine dorsale de l'économie congolaise, le CFCO, Chemin de Fer Congo-Océan est aujourd'hui sur le déclin. Entre gestion chaotique et problèmes de desserte liés à l'environnement sécuritaire des régions traversées, c'est un pan entier de l’économie congolaise qui s'effondre.
Depuis la crise politico-militaire de 1997 et les différentes secousses qui s'en sont suivies, notamment dans le département du Pool, le CFCO ne s'est plus jamais relevé.
Les différents plans de restructuration de l'entreprise se sont montrés hasardeux, notamment la mise en concession qui s'est ni plus ni moins révélée comme une arnaque vis à vis de l'État congolais obligé de financer le quotidien d'une entreprise censée générer des revenus au trésor public.
Déficit en matériel de traction, absence de pièces de rechange, défaut d'entretien des voies, inexistence de trésorerie pour des fonds de l'entreprise gérés comme une épicerie personnelle par ses dirigeants, suppression du trafic due à la destruction de certains ouvrages d'art, la coupe est désormais pleine pour des travailleurs qui sont vent debout.
Si les ateliers de Brazzaville sont désormais coupés du reste de la ligne, ceux de Dolisie et de Pointe-Noire font entendre leur voix.
Ces travailleurs réduits à la survie tentent de sauver l'essentiel de ce qui reste de leur outil de travail, afin de ne pas mourir avec sa disparition.
Autant ces travailleurs exigent du ministère des transport le remplacement des DG et DGA qui seraient pris en flagrant délit d’enrichissement personnel et de méprise de l'outil de travail à travers ses différents animateurs, il y a aussi le problème de la relance du CFCO.
La réunion du 20 février entre les syndicats et les instances du ministère aurait acté entre autres, les travaux de reconstruction des ponts détruits dans le département du Pool dont la facture se monte à 3 milliards de francs Cfa financés sur fonds propre de l'État.
Le déblocage desdites sommes ne saurait tarder et la réalisation de ce chantier devra s'entourer de toutes les mesures de sécurité pour le personnel y exerçant. Une autre dépense en perspective.
La situation de la dette de l’État envers le CFCO, dont il faut trouver les moyens d'en obtenir le paiement.
Enfin, il y a la situation des salaires. C'est la pomme de discorde entre les travailleurs et le ministre Gilbert Mokoki.
" Il n'y a pas d'argent, ce que moi je peux vous promettre c'est de vous garantir de vous trouver un fond de fonctionnement une fois les ponts réhabilités ", aurait dit le ministre.
« Pas d'argent, pas de travail », clament les syndicalistes.
Dolisie gronde. Le KM4 à Pointe-Noire demeure dans l'expectative. Les rares trains qui le peuvent encore ne siffleront pas. Leur silence monte tel un requiem pour une compagnie qui faisait la fierté des cheminots et la grandeur du Congo.
Bertrand BOUKAKA