La septième édition du festival de la SAPE (la société des ambianceurs et des personnes élégantes) tenue, le 13 août, à l’esplanade de la maison communale de Ouenzé dans le 5e arrondissement de Brazzaville, en présence de plusieurs personnalités, des élus locaux, des maires de Poto-Poto, Jacques Elion, et de Ouenzé, Marcel Nganongo, a rendu hommage à Jacques Moulélé, dit Moulé-Moulé, et à Fernand Mabala.
Une quarantaine d’associations de sapeurs ont pris part au 7e Festival de la SAPE placé cette année sous le thème : « Après la rumba, célébrons à l’unisson la sape : vecteur de l’unité nationale et du vivre ensemble ».
Cette édition 2023 a donné le « LA » du 63e anniversaire de l’indépendance du Congo-Brazzaville, célébré ce 15 août.
Place de la mairie de Ouenzé, la principale voie était hermétiquement fermée à la circulation. Dans des tenues impeccables, les sapeurs ont fait la parade dans les deux sens, sous le regard d’un public.
C’est le quartier Bacongo, reconnu comme Berceau de la Sape, qui abritera la 8e édition du festival, l’an prochain.
On rappelle que la première édition du festival de la SAPE a rendu hommage à Mayembo de Base ; la deuxième à Rapha Bounzeki ; la troisième à Guy Domis Azangassoue et Lézin Mampouya, dit Lozano ; la quatrième à Mazouka ma Mbongo le doyen et Gondé Maleba ; la cinquième à Michel Indata, dit Yaya Jagger, et à Jacquito wa Mpungu ; la sixième à Nono Gando et Léandre Moumpala.
Religion, idéologie de la propreté, art de manier les couleurs, les avis des sapeurs divergent quant à la définition de ce concept. Mais le résultat est le même. Aussi loin que nous pouvons remonter dans notre mémoire, les sapeurs ont toujours fait partie de l’environnement des congolais.
Née dans la brutalité de la colonisation, la SAPE a su concilier les différentes ethnies congolaises divisées par des années de guerre civiles meurtrières. Le beau vêtement s'est imposé comme un vecteur de cohabitation dans une société clanique : la SAPE rassemble et regroupe des Congolais autour de valeurs communes, travaillant à améliorer leur style et leur gestuelle, dans le but d'atteindre originalité et distinction.
Au Congo-Brazzaville, la sape est un puissant vecteur de l’unité nationale et du vivre ensemble. Un domaine particulier dans lequel les Congolais s’illustrent depuis la nuit des temps, un défilé haut en couleur qui s’introduit partout. Jusque dans les coulisses des grandes maisons de couture occidentales, qui n’hésitent plus à leur tour à copier les tenues de ces élégants personnages.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville