RDC – Musique : Les obsèques de Tshala Muana ont eu lieu vendredi à Kinshasa

Décédée le 10 décembre dernier à Kinshasa, Elisabeth Tsala Muana Muidikayi a été inhumée vendredi 23 décembre à la nécropole ‘’Entre-ciel-et-terre’’ à Kinshasa. La cérémonie d’hommage à la ‘’reine du Mutuashi’’ s’est tenue au Palais du Peuple.

Le calicot géant à l’effigie de Tsala Muana suspendu sur la façade du Palais du Peuple de Kinshasa, marquait la solennité de l’instant, ce moment où tout un peuple a dans la communion, rendu un hommage mérité à celle qui des années durant, avait porté haut les couleurs de la République démocratique du Congo, à travers sa musique et notamment le folklore Luba, le mutuashi.

Sortie de la morgue de l’hôpital du centenaire où elle était en dépôt, la dépouille de Tshala Muana a été saluée par les nombreux kinois massés aux abords des avenues, sur le parcours qu’a emprunté le cortège, pour rallier le Palais du Peuple.

À travers le tapis rouge dressé pour la circonstance, les porteurs funéraires ont acheminé le cercueil de Tshala Muana jusqu’au catafalque.

Du coté des personnalités officielles, on a noté la présence du premier vice président du bureau du sénat, du premier vice président de l’Assemblée nationale, de la ministre de la culture, des députés et sénateurs, ainsi que d’Olive Lembe Kabila.

Trois prises de paroles ont marqué la cérémonie. Premier à intervenir, Adios Alemba a au nom de Felix Wazekwa assurant la présidence de l’union des musiciens congolais UMUCO, remercié les autorités congolaises pour leur implication dans ces obsèques, ainsi que l’ex première dame, Olive Kabila. Profitant de l’occasion, Adios Alemba a plaidé pour l’amélioration de la condition du musicien congolais, arguant du fait que Tshala Muana qui a fait honneur au Congo à travers la musique, serait morte dans un total dénuement, en situation de pauvreté.

Le professeur Toussaint Tshilombo Send a ensuite pris la parole, au nom de Claude Mashala , l’époux de Tshala Muana. Puis le tour est revenu au représentant de la famille Biologique de Tshala Muana, de s’exprimer.

Dans son oraison funèbre, la ministre de la Culture des Arts et du Patrimoine, Catherine Kathungu Furaha a rappelé que Tshala Muana était devenue une citoyenne du monde.

« Tshala Muana est un patrimoine national. Par ses œuvres si riches, si variées et adulées, elle a fait connaitre notre pays, la République Démocratique du Congo. Elle est et restera une grande ambassadrice culturelle de la République démocratique du Congo dont elle était fière de porter la culture. Elle a réussi à inscrire son nom sur la liste des immortels. L’histoire retiendra, non seulement sa musique, mais aussi son nom. Les générations présentes et futures diront d’elle, qu’elle est partie d’ici, de cette terre africaine pour conquérir le monde et imposer notre culture dans le concert universel du rendez-vous du donner et du recevoir.»

Et de conclure, « le gouvernement à travers le ministère de la Culture, des Art et Patrimoine, fera son devoir. Le devoir de conserver la mémoire de maman Elisabeth Tshala Muana, que l’histoire a réussi à écrire en lettres d’or dans le monde de la Culture. Tshala Muana ne disparaitra pas. Elle sera étudiée dans nos écoles, nos académies, car elle vient de rejoindre la liste des femmes qui ont marqué notre temps, à l’instar de Tchimpa Vita, de la bienheureuse Anuarite Nengapeta, de Sophie Kanza, de Vonga Aye, de maman Kanzaku, de maman Angebi, de Pongo Love, d’Abeti Masikini et d’autres. »

De fait, le ministère et de Culture, des Arts et du patrimoine « poursuivra les échanges avec la famille, son groupe et l’union des musiciens congolais, la place qui revient de droit à l’œuvre de Tshala Muana dans le conservatoire congolais, afin que le génie des arrangements de ses chansons, son style et la symbiose de musique traditionnelle avec les instruments et harmonisations modernes, puissent être conservés et perpétués chez les jeunes.

La biennale Tshala Muana qui était en préparation avec elle pour l’année 2023, devra se tenir, afin de récompenser celles et ceux qui valoriseront notre folklore».

Après le dépôt des gerbes de fleurs, le cortège s’est ébranlé pour la nécropole ‘’Entre-ciel-et-terre où Tshala Muana a été inhumée.

Repose en paix, l’Artiste !

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville