Musique : C’est l’Etat congolais qui a tué l’Industrie Africaine du disque (l’IAD), selon Freddy Kebano

Aucune nation ne peut se développer sans les normes de sa culture, disait Emmanuel Kant, philosophe allemand du 18ème siècle. Et aucun pays ne peut également se développer sans les entreprises de production. Cette semaine, sur les antennes de radio-Congo, à travers l’émission Les News de Paris, Freddy Kebano, acteur dans l’arène musicale de l’Afrique en général et du Congo en particulier, a appuyé fort là où ça fait très mal : « Nous étions les premiers à avoir le grand studio d’Afrique centrale. C’était L’IAD, entendu par Industrie africaine du disque. Mais c’est l’Etat congolais qui l’a tué ».

«Pléthore d’effectif, incapacité de payer le personnel, de faire une mise à jour technologique de l’IAD, autant de maux qui ont entraîné la fermeture de cet institut ayant contribué à l’essor de la musique congolaise et de ses acteurs », a précisé Freddy Kebano,  avec une clarté biblique, sur radio Congo.

L’IAD a remplacé la société congolaise du disque (Socodi) en 1983.

La défunte IAD fut, à la fois, un studio de 24 pistes, un label de production, de distribution et une usine de pressage de disque vinyle et de duplication des cassettes.

Aujourd’hui, le manque criard d’infrastructures adéquates, mieux l’absence d’un écosystème propice à motiver la création, a ruiné l’effort de certains artistes musiciens congolais. Comme dans d’autres secteurs, celui de la musique a également connu le départ de plusieurs Artistes, qui peinent à profiter de leur succès, à l’étranger.

Depuis plusieurs années, les Artistes congolais manifestent toujours leur inquiétude devant la dégradation de leurs conditions de travail et de vie. Les points de cristallisation restent la perception de leurs droits, d’une part, et l’accompagnement social quasi inexistant, d’autre part.

Lassés de se retrouver toujours en situation de précarité et d'assistés, impuissants à la dégradation de leur vie, les créateurs des œuvres de l’esprit ne savent plus à quel saint se vouer.

Le BCDA ne remplit plus socialement, institutionnellement et professionnellement ses missions depuis des décennies. Le manque à gagner pour les Artistes congolais du fait du non-paiement de leurs droits d’auteur est énorme.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville