Roga Roga à Paris : Les combattants en colère menacent de boycotter le concert de l’artiste congolais

Le concert inédit de l’artiste congolais, Roga-Roga et son groupe Extra-Musica prévu pour le 26 mai 2018, au Bataclan à Paris, n’enchante manifestement pas tout le monde. En premier lieux, les Combattants du 242 aidés des « Inguéta » du 243 qui lancent déjà des appels au boycott sur les réseaux sociaux estimant que le chanteur de «Trop c’est trop » est un « collabo ».

Cet acharnement des combattants de Brazzaville et de Kinshasa contre le patron du groupe Extra Musica, l’orchestre le plus populaire du Congo, trouve son fondement réel dans un vieux contentieux qui existe entre l’artiste et ses compatriotes vivant en France.

Dans la chanson «Oyo eko ya eya » qui se traduit littéralement par advienne que pourra sortie en 2016, Roga Roga présente un congolais de France toujours fauché comme un rat d’église. Fatigué par l’éternelle tradition « maison-métro-boulot-dodo » et phagocyté par des factures impayées, il ne sait plus à quel saint se vouer. Ce qui justifie d’ailleurs sa haine contre les hommes politiques du Congo qu’il vilipende de manière irrépressible à travers les réseaux sociaux.

Selon Roga Roga, les vêtements restent la seule richesse des congolais de France oubliant en passant que le Congo-Brazzaville et l’élégance ont une vieille histoire commune.

Nombreux avaient pris la décision de boycotter ces différents concerts à Paris en France et dans toutes les villes européennes.

En mars dernier, Roga Roga, devant tant d’accusations, a décidé d’adresser une vidéo à la diaspora congolaise de France. Dans cette dernière, il présente ses excuses aux congolais de France et donne quelques explications pour éclaircir les choses.

«Vraiment je vous présente toutes mes excuses. D’abord à mon nom personnel et au nom du groupe Extra Musica. Dans ma chanson, je n’ai ciblé personne. Je voulais juste apporter la gaité et l’ambiance. Aujourd’hui, au plus profond de moi, je suis malheureux et affecté au regard de tout ce qui s’est passé », a déclaré l’artiste congolais.

En aucun cas, et il le répète à plusieurs reprises, il n’a voulu offenser la diaspora congolaise de France.

Malheureusement l'appel de Roga Roga aujourd'hui a dû mal à franchir la Seine.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo Brazzaville