Congo - Opinion libre : Daniel Mboungou Mayengué s’insurge contre les pénalités de retard infligées aux clients par E2C

Les sociétés de monopole qui fournissent l’eau et l’électricité au Congo, ont ceci en commun, qu’elles exigent de leurs clients, une pénalité de retard quand la facture n’est pas réglée à terme échu. Cette pénalité est définie comme un frais engagé à partir du jour de dépassement de la date de règlement. Ce qui n’est nullement le cas, car la pénalité de retard qui se voudrait une mesure dissuasive visant à encourager le respect des délais de paiement, alourdi bien au contraire la facture qui finalement devient difficile à payer. Daniel Mboungou Mayengué, enseignant et homme des médias à la retraite, interpelle les sociétés auteurs de cette pratique, ainsi que les pouvoirs publics, face à une pénalité qui pénalise davantage le citoyen pourtant désireux de s’acquitter de ses factures, mais dont la modicité des moyens ne permet pas de le faire dans les contraintes de temps édictées par le fournisseur de service. Voici son texte intégral.

« Il y a quelques mois, j'ai félicité l'Energie Électrique du Congo à travers la Page Officielle Facebook de son Ministère de tutelle pour le changement positif que j'ai constaté ces derniers temps dans la fourniture de l'électricité à Brazzaville.

Mais aujourd'hui, je déplore une mauvaise pratique qui s'est installée au sein de cette entreprise.

Ce matin, vers 8h, je suis moi-même allé payer ma facture d'électricité, mais j'ai été "choqué", comme dirait mon confrère Adrien Wayi, lorsque la caissière m'a exigé le paiement d'une pénalité de 5.000frs, à cause d'un retard d'un ou de deux jours. Je lui ai dit que "Je ne payerai pas cette pénalité parce que c'est une très mauvaise pratique au détriment des clients de l'EEC que nous sommes.

Je lui ai dit "Lorsque vous payez les frais de scolarité de vos enfants avec un retard, l'école vous exige t-elle le paiement de pénalités?

Et lorsque vous vous réabonnez à Canal Horizon avec un retard vous exige t-on le paiement de pénalités?"

Ce que j'ai aimé chez cette caissière, c'est qu'elle restée calme, sans mot dire, face à un client visiblement fâché. Mais peut -être se disait-elle en son for intérieur "Ce client a raison".

Réfléchissons ensemble un instant. L'EEC n'est pas un bailleur de fonds pour agir de la sorte.

Que deviendrait ce pays si tous les fournisseurs de services faisaient à leurs clients ce que L'EEC fait aux siens ?

Que deviendraient les locataires, par exemple, si les propriétaires des maisons en location copiaient le mauvais exemple de l'EEC?

Au nom des clients de l'EEC, je lance un appel au gouvernement du Premier Ministre Anatole Collinet Makosso afin de mettre purement et simplement fin à cette pratique, car c'est un très mauvais exemple que les autres fournisseurs de services pourraient suivre à travers tout le pays.

Les souffrances financières des populations devraient être soulagées et non exacerbée. »

Rappelons que la mesure reprend une disposition légale et contractuelle du code du commerce français. Elle est restée en l’état et jamais le législateur congolais n’y a apporté de modification, en fonction des réalités locales et du coût de la vie.

Peut-être est-il temps pour le gouvernement, les députés et sénateurs congolais de se pencher sur cette question, pour le bien-être des congolais, obligés parfois de dépenser en pénalités, des sommes qui auraient pu servir à des dépenses vitales.

Texte reproduit avec la gracieuse autorisation de Daniel Mboungou Mayengué (Le chapô et les commentaires sont de la rédaction)