France : Files d'attente et cohue des africains amateurs de la viande devant la boucherie Flandre à Paris

Des files d'attente ce samedi 2 juillet 2022 sur des dizaines de mètres, des ressortissants de l'Afrique sub-saharienne qui attendent des heures pour acheter la viande à la boucherie Flandre, dans le 19ème arrondissement de Paris. Ces vitrines abritant des pièces au goût plus marqué ont de quoi attirer l'œil des clients. A l'heure où la tendance est à vouloir manger moins de viande mais de meilleure qualité en France, les africains sont plus nombreux à accepter de payer plus cher pour avoir des produits haut de gamme. Ce qui ne les empêche pas, par ailleurs, de se ruer vers le steak haché.

Les samedis, le véhicule est fortement déconseillé sur l’avenue de Flandre car la foule dense et les embouteillages inextricables. Il règne une ambiance folle devant la boucherie Flandre. Il faut se faufiler pour y entrer autant que pour en sortir avec son chariot de course.

Les africains viennent faire leurs courses de toute la région parisienne et c’est un véritable enfer pour circuler. Ils s’imaginent le temps d’un instant «être au pays». Impossible de faire un pas sans se faire bousculer ou apostrophé.

Tout en faisant leurs courses ils s’arrêtent souvent pour saluer et discuter dans leurs dialectes avec des amis, rencontrant parfois des gens perdus de vue. C’est alors l’occasion de retrouvailles chaleureuses. L’ambiance est saisissante, l’Afrique au cœur de Paris.

Beaucoup s’affichent avec un goût prononcé pour la fringue, assemblages originaux et couleurs vives.

A l’inverse de ce que sont les rues parisiennes (des lieux de passage), l’ambiance ici est incroyable tant certains africains sont extravertis. On se parle avec force gestes, des grands cris et éclats de rires. Certains parlent si forts et avec tant d’entrain qu’il est même difficile de savoir s’ils discutent ou s’ils s’engueulent. A tel point, que régulièrement le propos s’envenime et on entend alors des voix de stentors au débit infernal qui tonnent des minutes durant dans de grandes gesticulations théâtrales, des attroupements se créent, c’est l’attraction et ça se termine généralement très bien et sans anicroches.

Il a fallu du temps avant de tourner la page de la crise de la vache folle qui a incité la boucherie Flandre à proposer de la viande de meilleure qualité pour attirer de nombreux africains de Paris et de sa région.

Et pour de nombreux africains interrogés par Les Echos du Congo-Brazzaville, chacun sait que sans ce lieu, il serait difficile de trouver de la bonne viande nécessaire pour concocter un bon bouillon le week-end,  afin d'oublier,  un tant soit peu, le stress parisien.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Crédit photos : Didier B