Congo – Santé : Jacqueline Lydia Mikolo au CHU et au CNTS, une visite aux airs d'aveux d'impuissance

Le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville et le Centre national de transfusion sanguine sont en grève. La ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo y a  effectué une visite le 9 octobre, afin de s'assurer de l'effectivité du service minimum. Au CHU, le constat est alarmant. L'établissement n’admet presque plus de nouveaux cas.

C'est un CHU quasiment sans vie, vidé de ses malades, que la ministre Jacqueline Lydia Mikolo a visité, en présence du directeur général de l'établissement.

Au service des urgences par lequel la ministre a démarré sa ronde, l'habituel flux tendu des malades a fait place à des arrivées au compte-gouttes.

Au service de neuro-cardiologie, à peine cinq patients victimes d’accidents vasculaire cérébral  (AVC) bénéficient des soins appropriés de la part des professionnels dévoués.  Ici, le responsable dudit  service, le Professeur Paul Macaire Ossou-Nguiet, a indiqué à la  ministre que, malgré le non versement des salaires, le personnel commis à ce service s’emploie sans relâche à administrer des soins aux  malades. Tout relâchement serait synonyme d’arrêt de vie.

La visite  s’est poursuivie par la pharmacie, le service de pédiatrie nourrissons, suivie du  service de néonatologie. Dans ces services, le personnel  de santé essaie tant soi peu de prendre soins de malades qui y sont encore internés.

Après ce constat mitigé, la ministre de la Santé s’est rendue au Centre national de transfusion sanguine (CNTS), où à l’instar du CHU, le personnel en grève observe un service minimum pour assurer la mise à disposition des produits sanguins pour les malades.

Après ce constat, la ministre de la  Santé et de la population Jacqueline Lydia Mikolo a  avoué que « c’est une heure grave pour notre pays, eu égard à la grève déclenchée dans les deux structures sanitaires le CHU et le CNTS ».

Reconnaissant que la grève est un droit prévu  par les textes de l’État,  la ministre a notifié que ces mêmes textes stipulent que dans les structures sensibles, comme celles de la santé, un service minimum doit être assuré et de manière obligatoire. Jacqueline Lydia Mikolo a déploré le fait que le service minimum instauré au CHU et au CNTS est confronté à plus d’une difficulté du fait que les agents qui animent les services sont menacés  par leurs collègues,  victimes de pression.

Jacqueline Lydia Mikolo a encouragé  tous ceux qui en dépit de difficultés viennent sauver les vies humaines, assurant que le ministère  de la santé est à pied d’œuvre pour que  le paiement des salaires soit pris en compte par le gouvernement.

Bertrand BOUKAKA