Congo – Dolisie : Le départ du maire sortant salué par une plaisanterie macabre

Une plaisanterie macabre de mauvais goût a accompagné le départ de Yves Diokouandi, maire sortant de Dolisie. Dire que certains de ses administrés lui vouaient une haine féroce et l'attendaient au tournant.

Des palmes, symbole de deuil accrochées sur les grilles d'enceinte de la mairie de Dolisie. Devant la façade principale sont dressés deux cercueils. Sur l'un d'eux, l'effigie du présumé défunt est placée bien en évidence. C'est le maire sortant, Yves Diokouandi.

Toute cette scène macabre a été dressée à la va-vite, de nuit, aussitôt les résultats de l'élection au conseil municipal qui scellaient de facto l'éviction du maire Yves Diokouandi connues.

La nouvelle s'était propagée telle une traînée de poudre, relayée au moyen des téléphones portables, depuis la salle du conseil, jusque dans les quartiers où la fronde contre le maire sortant était manifeste et la haine tenace.

Alors, comme pour un mort à enterrer en urgence, on a confectionné le cercueil et imprimé la photo-portrait au pas de course.

Dans cette « capitale de l'or vert », n'avait-on pas dit au maire, « on aura ta peau » ? C'était en décembre 2015.

Suite à un mouvement d'humeur des jeunes à travers la ville, le maire avait fait intervenir la police qui avait alors chargé. Outre les blessés qui se comptaient par dizaines, on avait relevé un mort. Un collégien tué par balle.

Depuis lors, certains dolisiens avaient scellé le sort du maire Yves Diokouandi.

Même s'ils ne le clament pas bien haut, le départ de ce maire jugé aux nerfs à fleur de peau est vécu comme une délivrance pour de nombreux dolisiens. En cela, l'érection de son catafalque factice n'aura pas manqué de diverses complicités.

Quoi qu'il en soit, cela traduit bien les adieux à un homme honnit par les siens.

Bertrand BOUKAKA