Congo – Enseignement supérieur : Les étudiants bousiers à l'étranger abandonnés par le gouvernement

Naguère respecté, l'étudiant congolais a perdu de sa superbe, surtout à l'étranger. Si pour le payement de la bourse, les étudiants restés au pays se font souvent entendre à coups de grèves, les étudiants congolais à l'étranger sont quasiment livrés à eux-même, sans bourse. Et la situation devient intenable.

Près de neuf mois de bourses impayées y compris à l’étranger, des diplômes confisqués dans les établissements privés, des étudiants sortis des campus faute pour l'État congolais de s'être acquitté des frais académiques, encore mois des frais d'hébergement, telles sont entre autres, les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants congolais.

Cameroun, des étudiants congolais chassés du campus

À l’étranger, cette situation varie d’un pays à un autre. Mais pour la plupart des cas, les étudiants cumulent entre deux et trois trimestres de bourses impayées. Ce qui oblige certains parents nantis à prendre le relais.

De nombreux témoignages font état de ce que certains étudiants congolais à l’étranger ont dû abandonner leurs études faute d’argent.

Déjà au début de cette année, l’Association des étudiants et stagiaires congolais en fédération de Russie lançait un cri d’alarme aux autorités congolaises. 

« Nous lançons un cri d’alarme à l’endroit des plus hautes autorités de notre pays afin qu'elles nous viennent en aide et nous permettent ainsi d’accomplir notre devoir de recherche du savoir dans les conditions les plus dignes », confiait le président de cette association, Lionel Ray Bindikou.

Même à Cuba où les gouvernements congolais et cubains ont conclu depuis quelques années des accords dans le cadre de la formation des jeunes en médecine, la partie cubaine prend en charge l’hébergement et la restauration des étudiants. Le Congo devrait apporter une somme d’argent mensuellement à chaque apprenant, ce qui n'est pas hélas toujours le cas.

Dans de nombreux pays d'Afrique, les descentes menées par les étudiants aux consulats se révèlent infructueuses. Faute de soutien, de nombreuses étudiantes en sont même réduites à vendre leur charme pour survivre.

Gabon, descente des étudiants au consulat. Encore la bourse, toujours la bourse...

En dépit des dénégations et des justifications des autorités régissant l'enseignement supérieur, la situation qui déjà empire, vire au désastre.

De nombreux étudiants qui tant bien que mal ont terminé leur cursus n'ont pas le droit aux soutenances, d'autres se voient confisqués leurs diplômes, du fait que l'État congolais ne s'est pas acquitté de ses dettes.

Bertrand BOUKAKA