Congo : 20 000 fraudeurs dans la fonction publique ?

Des sources dignes de foi évoquent le chiffre de 20 000 fraudeurs dans la fonction publique congolaise. Pour le gouvernement qui prône la rupture, il faut donc dégraisser l’ensemble de tout ce qui est anormalement payé en procédant d’une part au retrait de tous ceux qui aujourd’hui émargent sur le fichier de la solde, mais qui ne se retrouvent pas sur ce nombre, et d’autre part, en dégraissant tous les éléments de solde qui ne correspondent pas.

Récemment le président congolais, Denis Sassou Nguesso qui veut en finir définitivement avec le phénomène des fonctionnaires fantômes a instruit le gouvernement, et particulièrement les ministres des Finances et de la Fonction publique, de la nécessité que les premières mesures d’assainissement du fichier soient prises dans les meilleurs délais, afin que les cas les plus flagrants de fraude, d’absentéisme ou de dysfonctionnement manifeste soient traités dans le cadre de la liquidation des plus prochaines paies de la solde des fonctionnaires.

Des mesures draconiennes qui interviennent après la première phase du recensement des fonctionnaires, lancée en octobre 2016 sur le territoire national et dans les représentations du Congo à l’étranger.

Au total un peu plus de 66 000 agents ont été enregistrés.

Quel sera le montant des économies ? Trop tôt pour le savoir, selon Aimé Ange Wilfrid Bininga, ministre de la Fonction publique et de la réforme de l'Etat interrogé par RFI car la chasse aux fraudeurs de la fonction publique continue.

Voulant s’attaquer aux fantômes militaires, l’ancien ministre des Finances, Roger Rigobert Andely, demanda à sa hiérarchie de lui fournir la liste intégrale des effectifs de l’armée. Mais cette liste ne lui avait jamais été transmise jusqu’à son départ du gouvernement.

Son successeur, Pacifique Issoibéka, parvint à économiser 29 milliards de francs cfa en 2009 dans sa lutte contre les employés fictifs de la fonction publique congolaise.

L’arnaque la plus répandue au Congo consiste à usurper l’identité d’une personne décédée, un membre de la famille profitant alors des lourdeurs administratives pour s’octroyer le salaire du disparu.

Les indélicats ont des profils variés : agent public recruté une seconde fois, voire plus, sous une autre identité, médecin fonctionnaire assidu à son poste en clinique privée et invisible à l’hôpital public, officiers et sous-officiers des corps habillés, enseignant…

Germaine Mapanga