Congo – Réveillon d’Armes 2019 : Denis Sassou Nguesso demande à la Force publique d’élever son niveau opérationnel en 2020

S'il est de tradition pour les Forces Armées, qu’à la fin de l’année, le chef suprême des Armées, rencontre le commandement et la troupe afin de recevoir d’eux, le rapport de la Force publique ainsi que l’acte de dévouement. À son tour, le chef suprême des Armées leur transmet les orientations pour la nouvelle année. En ce réveillon d’Armes 2019, Denis Sassou Nguesso a entre autres missions, demandé à la Force publique d’élever son niveau opérationnel dans tous les secteurs d’activités, en cette année si particulière des 60 ans de l’indépendance du Congo.

Le grand Quartier général des Forces Armées congolaises a abrité ce 31 décembre 2019, la cérémonie du réveillon d’armes. Le commandement des Forces Armées congolaises et les troupes de la garnison de Brazzaville se sont donnés rendez-vous autour du chef suprême des Armées.

Officiers, sous officiers et hommes de rangs affichaient la superbe dans leur tenue d’apparat aux cotés des invités et autres attachés de défense des pays amis. Le premier ministre chef du gouvernement a également pris part à la cérémonie.

S’adressant à la Force Publique, le président Denis Sassou N’Guesso a, en chef suprême des Armées, commencé par la féliciter pour avoir su, avec efficacité, mettre en œuvre les directives. Ensuite, il a remercié la Force Publique pour le présent qu’elle lui a offert, un cadeau riche en symboles. Puis, le président de la République a peint le tableau de l’environnement international, relevant que « des tensions de tous ordres se font jour autour de nous, sans oublier l’impact des changements climatiques ».

Déclinant les directives à l’endroit de la Force publique, le président Denis Sassou N’Guesso a relevé que « le terrorisme et le djihadisme se manifestent déjà non loin de chez nous. Boko Haram est présent au Tchad et au Cameroun. Et le Cameroun, c’est déjà la frontière avec le Congo.

D’autres formes de djihadisme se manifestent déjà à Beni, en RDC, à la frontière avec l’Ouganda. Face à ces menaces, nous n’avons pas le droit de dire que ceci se passe loin de chez nous. Bien au contraire, face à toutes ces menaces qui sont bien perceptibles, la Force publique se doit d’être attentive, vigilante, et nous n’avons pas le droit de nous laisser surprendre et d’exposer notre peuple au danger.

Cela est la première directive importante. Face à tous les dangers perceptibles, nous devons rester vigilants, attentifs, organisés et ne pas exposer notre peuple au danger.»

D’autre part, le président Denis Sassou N’Guesso a souligné « qu’il y a aussi le fait que 2020, ce sera l'année du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Nous devrions aborder cette échéance avec optimisme, fierté et engagement.

Au cours de l’année 2020, la Force publique devra élever son niveau dans tous les secteurs d’activités. Au cours de cette année qui va marquer les 60 ans de notre indépendance, nous allons nous efforcer, d’élever, le niveau de la Force Publique sur le plan de la discipline, de l’organisation, sur le plan opérationnel et aussi au niveau de l’équipement.

Des efforts devront être engagés par le gouvernement là aussi, afin que le niveau d’équipement soit un peu plus élevé et perceptible. Ainsi, dès le mois de janvier, la Force publique devra s’organiser fortement, pour prendre part aux manifestations qui seront organisées le 15 aout 2020, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Ce sera une grande manifestation et la Force Publique devra se présenter à cette occasion là avec un visage différent. Tous ensembles, nous ferons en sorte qu’il en soit ainsi.

Et comme c’est la tradition de notre Force Publique, nous allons continuer à renforcer la relation entre la Force publique et le peuple. Et à cette occasion, nous allons tenter, de contribuer à l’effort de développement de notre pays. »

Aussi, Denis Sassou N’Guesso a-t-il rappelé avoir, lors de son message sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès, invité le gouvernement à tout mettre en œuvre pour que des moyens conséquents soient donnés au génie de la Force Publique, afin de l’amener à participer à l’effort de construction d’ouvrages, de l’entretien routier. Cela, nous l’avons fait par le passé, et je n’ai pas de doute sur le fait que si ces équipements sont mis à la disposition des Forces Armées, elles participeront activement à l’effort de construction de notre pays. On l’a vu avec le boulevard des Armée, on l’a vu aussi dans l’exploitation forestière à Tshinguidi. On l’a vu dans l’activité agricole et pastorale à Kilébé Moussia. En ce moment, je pousse la directive plus loin. J’invite tous les commandants de Zones militaires à s’inspirer de l’initiative qui a déjà été prise par les officier, sus officier et hommes de rang de la Zone militaire n°1 à Pointe-Noire. Une initiative forte qui a entrainé la Force publique dans l’effort de production agricole et animale. Tous les commandants des autres Zones devraient dès janvier 2020, s’inspirer de cette expérience et tenter, toujours, selon le principe : faire beaucoup avec peu, pour tenter, partout où ils se trouvent, les expériences similaires. Nous aurons, ainsi, établi le lien entre la Force publique et l’ensemble des autres Forces nationales qui sont appelées aujourd’hui, à lutter pour le redressement économique de notre pays. Et, je vous parle en toute confiance. Si nous nous levons tous, il n’y a pas de doute que nous redresserons l’économie de notre pays, et nous donnerons un peu plus d’espoir aux autres générations. »

Enfin, sans insister sur l’obligation qu’a le Congo, d’accomplir ses missions internationales, le chef suprême des Armées a dit avoir confiance au commandement. Puis, Denis Sassou N’Guesso a présenté ses vœux de nouvel an à l’ensemble de La Force publique, en lui confiant que l’année du 60ème anniversaire de notre pays sera celle qui annoncera des lendemains meilleurs.

Avant les directives du chef suprême des Armées, le chef d’état-major général des Forces Armées congolaises, le général Guy Blanchard Okoï a dans son rapport, dressé le niveau d’exécution des directives reçues du chef suprême des Armées, au précédent réveillon d’Armes.

La Force publique a exécuté ses missions dans un esprit d’abnégation, de dévouement et de cohésion. Elle a accompagné l’accord de cessez-le feu dans le Pool. La police a saisi plusieurs tonnes de faux médicaments et la lutte contre le banditisme urbain s’intensifie. Dans la gendarmerie, des escadrons spécifiques ont été déployés sur les routes, alors que la gendarmerie ferroviaire a repris du service. La réactivité de la protection civile a permis de sauver des vies. Au service de santé des Armées, le lien Armée et Nation a davantage été renforcé, avec la prise en charge gynéco obstétriques, à titre gracieux, de 388 cas de césariennes et 96 cas de grossesses extra utérines. Le général Okoï n’a pas manqué de relever la participation de la Force Publique congolaise à la Minusca, ainsi que les actions de défense au sein de la Cirgl.

Enfin, Guy Blanchard Okoï a plaidé pour l’allocation des ressources supplémentaires, afin d’accroitre les capacités opérationnelles de la Troupe.

Le CMG a aussi fait état de la gestion rationnelle des hommes, ainsi que de l’assainissement de la solde des personnels, ou encore leur formation, de même la prise en charge des blessés et mutilés, avec la création d’un Fond de prévoyance.

Le général Okoï a clos son propos en engagement la Force publique au ralliement et à l’attachement au Chef suprême des Armées. Il lui a ensuite présenté les vœux de la Force publique ainsi qu’à sa famille, avant lui remettre une sculpture en marbre, une réelle philosophie de la vie.

De Brazzaville: Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville