Crise du Pool : Les ninjas nsilulu refusent la main tendue du président Denis Sassou Nguesso

Les ninjas nsilulu du pasteur Ntoumi ne cessent de formuler des revendications pour compliquer le retour de la paix et la sécurité dans le département du Pool (sud). Dans une déclaration rendue publique à Brazzaville, ils rejettent la main tendue par le président de la République, Denis Sassou Nguesso qui a joué récemment une carte diplomatique conséquente, en incitant les ninjas de sortir des forêts avec leur chef, et en promettant de créer des couloirs humanitaires hautement sécurisés.

«En ce qui concerne la résolution de la crise du Pool, les initiatives prises entre le président Denis Sassou Nguesso et les sages du Pool sont systématiquement rejetées par les ninjas », précise le communiqué publié par les médias congolais en ligne.

Les ninjas nsilulu du pasteur Ntoumi posent un préalable à toute discussion : le retrait de la force publique dans toutes les zones des combats dans le Pool, l’annulation du mandat d’arrêt contre leur chef Ntoumi et ses collaborateurs, la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et la convocation d’un dialogue inclusif sous l’égide de la communauté internationale.

«Quand toutes ces conditions seront respectées, nous ninjas nsilulu déposeront les armes sous conditions d’intégration et réinsertion dans les structures d’Etat », souligne le même communiqué dont une copie est parvenue à notre rédaction.

On rappelle que le président Denis Sassou N’Guesso a eu une séance de travail avec les sages et notables du département du Pool le 3 octobre dernier à Brazzaville. Les échanges ont porté sur l'étude des voies et moyens du rétablissement de la paix et de la sécurité dans ledit département.

Le président de la République a pris le ferme engagement de créer des conditions pour la sortie des forêts des ninjas. Ils doivent, a-t-il insisté, sortir avec leurs armes même les calibres douze pour que, a-t- il déclaré, l’État les rachète pour leur permettre d’avoir un peu d’argent en vue de se réinsérer socialement.

«Nous allons tous nous mettre à l’œuvre pour créer des couloirs humanitaires sécurisés. Je vous invite, vous qui connaissez les refuges des ninjas de Ntoumi, à aller les sensibiliser que le chef de l’État leur a dit de sortir des forêts. Personne ne sera tué. C’est la parole du père de la nation. D’ailleurs notre Constitution interdit la peine de mort. Je vous parle avec mon cœur ; parce que je suis sans papier devant moi », a indiqué Denis Sassou N’Guesso, avant de rappeler que la violence sous toutes ses formes ne contribue guère au développement d’un pays.

Germaine Mapanga