Congo – Nécrologie : Pluie d’hommages pour saluer la mémoire du Ministre Jean-Luc Malekat un grand commis de l’État

Depuis la survenue du décès de l'ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Jean-Luc Malekat, le 15 avril à Nice en France, les hommages se multiplient pour saluer la mémoire d’un homme qui aura marqué sa vie en grand commis de l’État.

Jean Luc Malekat s’est révélé aux congolais au lendemain de la conférence nationale, quand il intègre le premier gouvernement dit des technocrates, d’André Milongo, en qualité de secrétaire d’Etat chargé du budget. Lui qui avant son entrée au gouvernement occupait les fonctions de directeur général des Impôts, assumera ensuite les fonctions de ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, jusqu’à l’avènement au pouvoir du Président Pascal Lissouba.

Comme ministre, Jean Luc Malekat s’employa à remettre de l’ordre dans les finances publiques, s’appliquant à corriger les disparités dans l’usage des finances publiques, dénoncées par la conférence nationale. Une rectitude qui lui valut l’admiration des Congolais et forgea en lui, la réputation d’homme intègre.

Né le 25 novembre 1951 à Brazzaville, Jean Luc Malekat se définissait comme un enfant de Poto-poto. C’est d’ailleurs à l’école Saint-Vincent de Poto-Poto qu’il commence ses études primaires. Pourtant, sa scolarité se déroulera au gré des affectations de son père « Haut fonctionnaire », à travers les différentes régions du Congo.

Ainsi, après l’école Saint-Vincent de Poto-Poto à Brazzaville, il terminera son cycle primaire à l’école officielle de Dongou, dans la région de la Likouala. Ses études secondaires se poursuivront au lycée Chaminade de Brazzaville.

Pour ses études supérieures, Jean Luc Malekat est admis à la faculté des sciences économiques de Rennes, puis à l’université de Grenoble, avec l’obtention d’un doctorat en sciences économiques. En même temps, il s’inscrit à l’Institut d’études commerciales de Grenoble et à l’École nationale des impôts de Clermont Ferrand.

Début 1980, de retour au Congo, il intègre l’administration fiscale où il gravit tous les échelons. D'abord comme simple agent vérificateur, puis, chef de division, chef de service, directeur central, pour devenir directeur général des Impôts en 1989.

En parallèle, il est chargé de cours à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville et à l’École nationale d’administration et de la magistrature où il donne des cours de finances publiques et de droit fiscal.

Au sein de l’Union douanière des Etats d’Afrique centrale, l’actuelle Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, il participe à l’instauration de la TVA dans les pays de l’Union.

Quand il quitte le gouvernement en 1992,  Jean Luc Malekat réintègre l’administration fiscale au poste de simple agent vérificateur. Néanmoins, cela lui permet de collaborer, tant avec des cabinets privés dans différents pays africains pour des audits, ainsi qu’avec les administrations fiscales, pour faire évoluer leur législation.

Dans le domaine politique au Congo, on se souviendra que Jean Luc Malekat s’était engagé aux côtés de Paul Kaya, Bernard Galiba et Édouard Ebouka Babakas pour créer le MDS, parti inscrit dans l’internationale de la démocratie chrétienne.

Avec sa disparition, c'est un grand nom, souvent cité en modèle dans les milieux de la Finance publique congolaise qui tire sa réverence, lui qui dans son idéal d'homme, donnait toujours la priorité au Congo.

Adieu Monsieur le Ministre.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville