Zimbabwe – Divorce des époux Mungabe : L'interprétation d'un cliché aura t-elle suffit à monter un fake-news ?

Plusieurs médias ont repris une information selon laquelle Grâce Mugabe aurait entamé une procédure de divorce à la suite de la démission de son mari. Une rumeur totalement infondée selon l’entourage de l'ex président.

Depuis lundi, une rumeur selon laquelle l’ex-Première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, aurait demandé à divorcer de l’ancien président Robert Mugabe, poussé à la démission après 37 ans de règne, circule sur le web, reprise par plusieurs grands médias. La preuve serait une photo présentant les deux conjoints apparemment en froid.

Tout est parti d’un article de l’agence de presse APRNEWS qui cite « des sources proches de la famille », ainsi qu’un certain « porte-parole de la magistrature », un dénommé Lawrence Brown. Ce dernier aurait indiqué « que la procédure de divorce étaient en cours », ajoutant au passage que « si les deux parties étaient d’accord, elles pourraient se séparer en un mois environ ».

La raison de ce prétendu froid conjugal serait selon les fameuses sources proches de la famille citées par APRNEWS, Grace Mugabe « a été très bouleversée après que son mari a abandonné le pouvoir à son vice-président évincé ». « Les effets de la perte du pouvoir de Robert Mugabe ont atteint son lien matrimonial scellé depuis 21 ans avec Grace Murufu », annonce l’article en introduction.

George Charamba, porte-parole de l’ancien président du Zimbabwe, a contesté ces allégations. « Nous ignorons d’où cette information est partie. Je n’ai même pas connaissance qu’un Lawrence Brown soit porte-parole de la magistrature. C’est un canular, ou une ‘fake news’, appelez cela comme vous voulez mais Grace Mugabe n’a pas demandé le divorce », a-t-il réagi.

L’agence de presse APRNEWS n’en est pas à son coup d’essai. Elle a notamment relayé lundi la rumeur selon laquelle un agent retraité de la CIA avait confessé avoir tué l’ancienne icône du reggae Bob Marley. Information depuis vérifiée et démentie par le quotidien français Le Monde.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville