RDC – Présidentielles : Vers une « gbagbotisation » du pouvoir, Joseph Kabila « y est, il y reste!»

Les congolais devront s'y faire encore plus longtemps. La République démocratique du Congo ne pourra pas organiser d'élection pour remplacer le président Joseph Kabila avant "504" jours, soit début 2019 au plus tôt, a annoncé mercredi la commission électorale, alors que la présidentielle devrait initialement avoir lieu fin 2017, selon l'accord dit "de la Saint-Sylvestre".

"La CENI a besoin de 504 jours après la fin du recensement pour arriver au jour du scrutin", a expliqué la commission sur son site internet. Ce recensement est encore en cours.

Le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris fin en décembre 2016, la Constitution lui interdit de se représenter. Le pays se retrouve cependant dans une impasse depuis lors.

Fin décembre 2016, sous la médiation des évêques catholiques, un accord avait finalement été trouvé entre le pouvoir et l'opposition, stipulant que des élections devraient se tenir avant la fin 2017. En raison "des violences dans le Kasaï", la Céni a estimé qu'il n'était "pas possible" de tenir le délai.

Certains médias de la place de Kinshasa évoquent l'élaboration d'un "plan" par la Majorité présidentielle pour permettre le maintien au pouvoir du chef de l’État en reportant l'élection présidentielle à fin 2019 au plus tôt et en modifiant le mode de scrutin.

Pareille stratégie de se maintenir au pouvoir en profitant des aléas conjoncturels, avait en son temps permis à Laurent Gbagbo de bénéficier quasiment d'un mandat supplémentaire, non comptabilisé et conforté par les textes constitutionnels.

Benoît BIKINDOU