Congo – Pointe-Noire : L’ex maire de Loandjili Zéphirin Nguié et comparses, jugés et condamnés pour faux en écriture publique et corruption

L’affaire qui mettait en cause l’administrateur-maire du 4e arrondissement de Pointe-Noire, Zéphirin Nguié; son secrétaire général, Naul Alaluch Ngobi Lendzo; le président du tribunal d’instance de Loandjili, Ema Serge Lionel, avait fait grand bruit et elle fut abondamment commentée sur les réseaux sociaux. Un véritable laboratoire de faux documents pour la distribution à-tout-va de faux vrais documents d’état-civil congolais à des étrangers, sans passer par le circuit officiel, avait été démantelé. Poursuivis pour, faux en écriture publique et corruption, Zéphirin Nguié et comparse ont subit la rigueur de la loi. Tous trois, ainsi que onze autres personnes poursuivies, ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés.

Jugés à la chambre pénale de la Cour suprême, Zéphirin Nguié et Naul Alaluch Ngobi Lendzo ont écopé chacun de dix-huit mois d’emprisonnement ferme avec une amende de 120 000 FCFA.

Reconnu également coupable des mêmes faits pour avoir délivré de faux documents judiciaires à trois Syriens, Ema Serge Lionel a été sévèrement puni par la justice avec à la clé cinq ans d’emprisonnement ferme et 120 000 FCFA à payer.

Coupable lui aussi de faux en écriture publique, le greffier en chef du tribunal d’instance de Loandjili, Anaclet Ambou, a été condamné à deux ans de prison ferme.

Le conseiller politique de l’administrateur-maire de Loandjili, Kammal Boris Nguié Ngaloyi, a été reconnu coupable des faits de complicité de faux et de corruption et de trafic d’influence.

Le chef du service d’état civil de Loandjili, Adji Christian Ngakosso, a été aussi reconnu coupable des faits de concussion, de fraude et de corruption.

Les deux collaborateurs de Zéphirin Nguié ont écopé de dix-huit mois d’emprisonnement et une amende de 120 000 FCFA.

Le Libanais Abbas Haidar qui a facilité Alawad Alsaeb Saleh, Alghabra Jaber et Rahil Bashar, tous de nationalité syrienne, à obtenir de faux documents administratifs et judiciaires ont été condamnés à dix-huit mois d’emprisonnement ferme. Ils seront expulsés du territoire congolais, a décidé l’arrêt rendu par le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka.

Percy Nigel Kissita Mpemo, Sosthène Mahoungou et Gérard Ekoko ont été déclarés coupables de fabrication de faux passeports.

Si les deux premiers ont écopé de dix-huit mois d’emprisonnement ferme, le dernier purgera douze mois derrière les barreaux.

Patrick Florent Ngouari a lui aussi été condamné à dix-huit mois.

Ngabira Avila Monde, les prévenus Gerlouis Dorland Mapakou ont, quant à eux, été reconnus non coupables. La Cour a ordonné leur relaxe, au bénéfice du doute.

Cette décision de justice a été diversement commentée par les avocats de la défense et la partie civile. Certains n’ont pas écarté l’hypothèse de saisir les chambres réunies de la Cour suprême.

Notons que ce procès qui a duré près d’une semaine à la Cour suprême fait suite à l’interpellation de trois sujets libanais avec des faux documents congolais qui devaient leur servir pour l’obtention de la nationalité congolaise. Il s’agit, entre autres, d’un acte de mariage délivré par la mairie de Loandjili, des procès-verbaux de résidence et d’assimilation, de prestation de serment civil ainsi que de deux faux passeports.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville