Niari : Un homme se voit faire une fosse et déposer un cercueil avec restes mortelles devant l'entrée de sa maison au village Ngoubou-Ngoubou

Dimanche 14 avril 2024, une matinée pas comme les autres au village Ngoubou-Ngoubou dans le district de Moungoundou-Nord dans le département du Niari (sud). Une atmosphère à couper au couteau. Un homme, de nationalité congolaise, se voit faire une fosse et déposer un cercueil avec restes mortelles devant l'entrée de sa maison, un acte qui dépasse l'entendement et qui frise la félonie.

A l'origine de cette scène surréaliste, figure la disparition d'un jeune enseignant décédé vendredi 12 avril 2024 des suites d'une courte maladie.

Aussi bien du côté de la couche juvénile que des parents du défunt, les esprits étaient surchauffés jusqu'à vouloir en découdre avec les présumés auteurs de ce cas de décès.

Mais qu’est-ce qu’une mort naturelle ? Aujourd’hui, cette notion a perdu de sa signification au village Ngoubou-Ngoubou.

Il fallait compter avec l'implication, la sagesse, la finesse et la médiation du Sous-préfet de Moungoundou-Nord, Adrien Mavoungou et ses collaborateurs de la gendarmerie et de la police pour obtenir l'apaisement au terme de moult tracasseries et discussions ayant duré de 8h à 17h passées.

Au regard des accusations sans preuves apodictiques portées sur certaines à l’occasion d’un décès, puisqu’il n’y a plus de mort naturelle au Congo-Brazzaville, il y a lieu que toutes les couches s’investissent quant à éduquer les jeunes encouragés ou instrumentalisés malheureusement par certains parents.

De tels actes ou comportements caractéristiques de l'incivisme et des antivaleurs ne sont pas de nature à encourager; que la responsabilité des pouvoirs publics est grandement mise en jeu.

Près de 500m séparent le lieu de la tenue de la veillée funèbre et le domicile d’un des présumés sorciers où la première fosse a été creusée avant d’être refermée.

Finalement, l’inhumation s’est déroulée en un lieu consensuel dans le village.

Toutefois, le décès du jeune enseignant est une véritable perte, car il était le seul à enseigner les disciplines scientifiques au collège de Ngoubou-Ngoubou.

C’est l’avenir scolaire des élèves de cet établissement scolaire qui est mis à mal à deux mois de la fermeture des classes.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville