Brazzaville : Une jeune fille de 15 ans échappe de peu à un braquage grâce aux riverains

A Brazzaville, quand tu te fais braquer ta maison, que tu es obligé de faire le Yamakasi sur les murs pour te sauver et que tu t’en sors avec quelques petites égratignures, bah, tu te dis que tu es né sous une bonne étoile et qu’il est temps de rentrer. Ce jeudi soir, la scène, digne d’un mauvais polar, ne s’est pas déroulée aux abords d’un point de deal, mais dans la rue Matsiona Nzoulou au quartier Batignolles. La jeune fille de 15 ans longeait la rue, dans l’obscurité après une coupure générale dans le quartier, le téléphone à la main, quand un inconnu l’a saisie à la gorge pour l’étrangler. Mais elle a pu échapper à son ravisseur grâce à la présence des riverains, alertés par les cris de la victime. Une aventure des plus déplaisantes ! Heureusement, plus de peur que de mal.

«J’ai failli me faire braquer. Et heureusement que j’étais bien entourée et qu’il n’a pas réussi. Mais j’ai eu la peur de ma vie », a expliqué la jeune fille, le téléphone portable à la main et les écouteurs dans ses oreilles.

C’est finalement sous bonne escorte des riverains, selon ses dires, que la jeune fille a retrouvé son domicile peu avant 21 heures. Saine et sauve.

Après cette mésaventure, et toujours sous le choc, elle tire sa propre leçon, celle de la prudence.

Le débat sur l’insécurité n’est pas un fait nouveau, mais revêt aujourd’hui une acuité toute particulière dans la société congolaise. Il s’est installé sur le devant de la scène politique et médiatique.

De quoi donner du grain à moudre aux opposants du pouvoir de Brazzaville, qui se sont emparés du phénomène « bébés noirs » pour dénoncer la politique sécuritaire du gouvernement.

Le tableau pique. Lundi dernier, l’exécutif essayait de nous partager les solutions à apporter à ce phénomène. Une priorité pour lui au titre de la 7e bataille de son programme d’actions.

Des mesures ont été prises en tenant compte de l’ampleur du phénomène. Il s’agit, entre autres, de la sensibilisation des autorités locales pour la collaboration avec les services de l’ordre, de l’organisation innovante des forces de police désormais unifiées sur la même tutelle pour créer une synergie en matière de sécurité publique.

Anatole Collinet Makosso, le Premier ministre congolais,  a également évoqué, devant les parlementaires,  l’organisation en permanence des patrouilles mixtes (pédestres et motorisées) de la force publique ; la création de plusieurs postes de proximité dans les quartiers ainsi que dans certains établissements scolaires en vue de prévenir les cas de violences scolaires.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville